L'affaire du double meurtre perpétré dernièrement dans les environs d'Imlil est en passe d'être élucidée. Après l'interpellation d'un premier suspect au lendemain de cet acte odieux, trois autres sont activement recherchés. On voit leurs visages sur un avis de recherche qui vient d'être lancé via les réseaux sociaux. Quoi que fassent les fugitifs, ils finiront par tomber et la justice rendra son verdict. En attendant, l'élément nouveau dans cette affaire est la piste terroriste évoquée dans le communiqué rendu public ce mercredi 19 décembre 2018 dans la soirée, confirmant que l'individu arrêté fait partie, avec les autres suspects, d'un « groupe extrémiste ». Au cours de la même soirée, une vidéo circulait via WhatsApp montrant un jeune égorgeant, de sang-froid, une jeune fille, avant de lui couper la tête. Ce crime innommable rappelle les scènes effroyables que le monde avait vus à la télé ou sur les réseaux sociaux, avec grande stupéfaction, dans des camps de Daech en Syrie et en Irak. Se rendre compte que cette barbarie puisse exister au Maroc, portée par des «daechistes» eux aussi égorgeurs d'humains au nom d'un certain islam, crée un sentiment de révolte qui se fait sentir à travers les nombreuses réactions exprimées via les réseaux sociaux. Chacun y va de ses propres mots, de sa propre indignation pour dénoncer le crime et pour appeler au châtiment le plus sévère des criminels. Certains vont même jusqu'à demander que les criminels soient pendus sur la place publique. L'une des réactions parmi les plus virulentes a été exprimée par Mohammed Abdelouahab Rafiqui, plus connu sous son ancien surnom d'Abou Hafs. Révolté par l'affaire de Marrakech et son lien avec le terrorisme, cet ancien islamiste radical aujourd'hui repenti appelle, via sa page facebook, a asséché les sources de l'extrémisme. Au radicalisme, il veut opposer une approche radicale. Celle qui expurge l'héritage religieux de la haine du mécréant qu'il soit juif ou chrétien, qui abolit l'intolérance et qui met fin aux fantasmes des vierges promises à l'au-delà au bon musulman. «Sans cela, conclut Rafiqui, on peut à tout moment être victime d'un criminel qui voit dans notre mort, sa planche de salut pour aller s'offrir 72 éternelles vierges.» D'autres réactions, rares fort heureusement, sont exprimées par quelques internautes qui se demandent ce que les deux victimes étaient allées chercher dans des recoins aussi reculés, voire qu'«elles l'ont cherchée» en parlant de leur fin tragique. Ce genre de personnes ne se rendra compte de leur stupide réflexion que le jour où elles seront elles-mêmes ou l'un de leurs proches victimes d'une agression gratuite, c'est alors qu'elles comprendront que personne ne cherche à être agressée. Surtout pas, deux jeunes touristes qui, aimant la vie, ont voyagé si loin pour mieux la savourer.