La commémoration en ces jours en France du Centenaire de la fin de la première Guerre Mondiale, notamment par une cérémonie grandiose et un forum de la paix, en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement de pays ayant combattu aux côtés de la France, offre l'occasion de se remémorer les sacrifices consentis par les vaillants soldats marocains et de marquer un arrêt devant les épopées que les deux pays ont inscrites en lettres d'or dans les annales de leur histoire commune. C'est là certainement un important travail de mémoire qu'il importe d'entretenir pour maintenir vivace le souvenir de ces hommes courageux qui ont fait don de leurs vies pour repousser le mal, défendre la dignité des hommes et faire triompher les valeurs communes de liberté, de démocratie et de justice. Une conférence organisée récemment dans ce même contexte de la commémoration au siège de la prestigieuse Fondation Charles De Gaulle à Paris a offert, à cet égard, l'opportunité de rappeler la participation héroïque de quelque 40.000 Marocains à toutes les grandes batailles de cette guerre et le courage et la bravoure dont ceux-ci ont fait montre dans leur combat contre l'envahisseur. Mais outre le volet militaire, l'effort de guerre du Maroc a été également socio-économique et ce par l'envoi, en quatre années de guerre (1914-1918), de 34.500 travailleurs en métropole et de denrées alimentaires de toutes sortes, a-t-on tenu aussi à rappeler. Cet engagement sans faille aux côtés des alliés a posé les jalons d'une fraternité d'armes que les soldats marocains et français ont écrite avec leur sang, ont relevé notamment les participants à la conférence en rappelant les positions héroïques adoptées par le Maroc, Roi et peuple, pour la libération de la France. L'engagement massif des Marocains, à l'appel de leurs Souverains, aux côtés de la France et la vaillance et la bravoure dont les soldats marocains ont fait montre dans les combats qu'ils ont menés sur tous les fronts pour défendre la liberté et la dignité ont été aussi largement évoqués. «En ces temps difficiles où de nombreuses contrées font face au terrorisme et au repli identitaire, le devoir de mémoire s'impose pour nos générations comme il s'impose pour donner des repères et du sens aux futures générations », avait souligné à cette occasion l'ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, en notant que la commémoration d'événements, de lieux et de monuments participe de cet exercice en revivifiant la mémoire, pour rappeler l'engagement de ces hommes qui ont sacrifié leur vie pour faire triompher les valeurs communes de liberté, de démocratie, de justice, de paix, de tolérance et du vivre-ensemble. Ce devoir de souvenir avait été également mis en exergue par le Haut-Commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de Libération, Mustapha El Ktiri, en soulignant que le Maroc et la France n'ont eu de cesse d'œuvrer pour la valorisation de la mémoire historique commune, combien riche et pleine d'enseignements pour les générations futures. El Ktiri avait évoqué l'appel lancé par le Sultan Moulay Youssef à la veille de la première guerre mondiale et celui de feu SM Mohammed V du 3 septembre 1939, exhortant les jeunes Marocains à s'enrôler dans l'armée française pour apporter le soutien militaire et logistique aux armées alliées en Europe. La conférence fut également l'occasion d'évoquer avec grande fierté cette page glorieuse de l'histoire commune lorsque feu SM Mohammed V avait été fait compagnon de la libération par le Général De Gaulle en 1945 en reconnaissance de Son grand courage et de Son esprit visionnaire et pour le sacrifice des goumiers marocains contre l'occupant nazi et pour le triomphe des valeurs et principes que le Maroc a toujours partagés avec le monde libre. Les participants à la conférence avaient également souligné le socle que constituent les valeurs partagées avec la France pour relever les défis communs et construire ensemble un partenariat renouvelé et renforcé entre les deux pays. L'histoire des relations entre la France et le Maroc se confond ainsi avec l'amitié profondément enracinée qui les lie depuis très longtemps et qui a été confortée, au fil des ans, par un partenariat d'exception promis à se développer encore davantage au service des deux pays et de leurs intérêts communs. «Un lien unique nous unit. Il s'est forgé à travers notre histoire commune, assumée dans ses multiples dimensions, du protectorat d'hier au partenariat d'aujourd'hui. Mais il est beaucoup plus qu'un héritage, c'est une réalité qui se construit au quotidien et une promesse pour l'avenir», dira à ce sujet le Directeur général de l'Observatoire d'études géopolitiques (OEG), Charles Saint-Prot. Amina Benlahsen – MAP