Afaf Benani, âgée de 26 ans et condamnée à six mois de prison ferme pour avoir accusé la police d'avoir falsifié sa déposition pour la présenter comme victime dans le procès Taoufiq Bouachrine, a vu sa peine confirmée en appel mercredi 7 novembre 2018. Condamnée par la cour d'appel de Casablanca pour « diffamation, dénonciation calomnieuse et outrage à fonctionnaire public », Afaf Bernani peut être incarcérée « à tout moment », a indiqué son avocat Mohamed Ziane. « Nous comptons déposer un recours devant la cour de cassation jeudi », a-t-il dit. Afaf Bernani fait partie des 15 parties civiles enregistrées par la justice comme des victimes présumées de Taoufiq Bouachrine, directeur du quotidien marocain indépendant Akhbar Al-Yaoum. Arrêté le 23 février 2018 et incarcéré depuis à la prison de Casablanca, le journaliste de 49 ans est accusé de « traite d'êtres humains », « abus de pouvoir à des fins sexuelles », « viol et tentative de viol ». Afaf Bernani n'est pas la seule à avoir contesté les éléments à charge réunis par la justice marocaine dans cette affaire mais elle est la seule à avoir lancé une procédure judiciaire contre la police. Trois autres femmes listées comme « victimes » ont démenti être concernées par cette affaire, d'autres ont refusé de se présenter devant le tribunal. Cinq des quinze parties civiles initialement listées ont confirmé devant le tribunal avoir subi les assauts de Bouachrine contre leur gré.