Madrid et Rabat sont en négociation pour le rapatriement de milliers de mineurs marocains parvenus à entrer en Espagne sans leur famille, a indiqué vendredi 5 octobre 2018, le ministère espagnol de l'Intérieur. Le nombre de migrants de moins de 18 ans « non accompagnés » a dépassé les 10.000 en Espagne, avait annoncé le 5 septembre 2018 la ministre espagnole de la Santé Carmen Monton. 70% d'entre eux sont enregistrés comme Marocains, selon le gouvernement. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur espagnol, la secrétaire d'Etat aux migrations, Consuelo Rumí, a alors perçu « la bonne volonté » des Marocains pour l'éventuel rapatriement des mineurs. La délégation de Rabat était dirigée par le directeur des migrations et de la surveillance des frontières, Khalid Zerouali. La négociation d'un plan de rapatriement a été confirmée jeudi par la secrétaire d'Etat à la Sécurité, Ana Botella, au cours d'une visite dans le micro-territoire espagnol de Melilla enclavé dans le nord du Maroc. Cependant, a nuancé le porte-parole de l'Intérieur, « nous n'avons aucun plan concret, cela fait partie de négociations, d'un processus diplomatique » entre Madrid et Rabat. Des milliers d'enfants et d'adolescents se trouvent en particulier sous la tutelle de l'administration régionale d'Andalousie et des villes autonomes de Ceuta et Melilla, où ils sont arrivés depuis le Maroc. Ces administrations se plaignaient d'être débordées et de manquer de moyens. Le nouveau gouvernement du socialiste Pedro Sanchez avait répondu en annonçant qu'il débloquerait 40 millions d'euros pour « l'accueil solidaire des mineurs étrangers non accompagnés », à répartir entre les régions. Selon des données du ministère de l'Intérieur, 41.594 migrants sont entrés irrégulièrement en Espagne entre le 1er janvier et le 30 septembre. Plus de 36.000 sont arrivés par voie maritime, à bord d'embarcations de fortune, tandis que près de 5.000 sont parvenus à franchir la frontière terrestre séparant Ceuta et Melilla du Maroc.