Le Commissaire européen chargé de la pêche et des affaires maritimes, Joe Borg, a souligné, jeudi 3 avril à Fès, la détermination de l'Union européenne à soutenir les investissements touristiques communs au niveau de la région méditerranéenne. J. Borg, qui intervenait à l'ouverture de la première Conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le tourisme, a affirmé que ces projets avec les pays de la région méditerranéenne visent à développer un tourisme durable. Le responsable européen a indiqué que le tourisme ne peut jouer son rôle dans la création de l'emploi et le développement des économies de la région méditerranéenne qu'à travers l'encouragement du secteur privé et l'adoption d'une véritable volonté de promotion touristique. Dans ce sens, il a fait savoir que l'Union européenne a contribué à la recherche d'une approche touristique intégrée tenant compte des exigences du développement durable. A cet égard, M. Borg a rappelé que la commission européenne encourage l'échange d'expertises et le renforcement du partenariat sur tous les aspects ayant trait au "tourisme durable", à travers notamment le soutien aux réseaux existants pour développer leurs capacités. Parmi les actions mises en place, figurent aussi la formation et le soutien technique, ainsi que la restauration de l'héritage culturel, a-t-il indiqué. En dépit des problèmes posés, le tourisme a connu un essor important, a-t-il ajouté, rappelant que la croissance annuelle moyenne du nombre d'arrivées de touristes dans les pays de la région a été supérieure à 12 % au cours de la période 2001/2006. Pour le vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Phillipe de Fontaine Vive, qui a présenté les résultats d'une étude sur le développement du tourisme dans la région, il a souligné l'enjeu essentiel que représente le tourisme pour la région méditerranéenne, en termes de moteur pour la croissance, de gisement de création d'emplois et de défi environnemental. Il a relevé que malgré la croissance annuelle élevée, les flux de touristes ne représentent encore que 6,8 % des arrivées totales mondiales, et moins que ceux concernant par exemple la seule Espagne. Et d'ajouter, dans ce cadre, qu'une croissance plus importante est possible, pour atteindre l'objectif d'une part de marché égale à 8,8 % des arrivées mondiales en 2010. Après avoir jeté la lumière sur les différents champs d'actions visant la relance du tourisme à l'échelle mondiale, le responsable européen a tenu à préciser que "la diversification de l'offre apparaît nécessaire à la fois pour accroître la valeur ajoutée du secteur et pour exploiter davantage d'autres segments porteurs que sont notamment l'écotourisme, le tourisme religieux ou de santé" "L'ouverture aux opérateurs internationaux est aussi un axe important pour dynamiser le secteur, ce qui passe par une amélioration de l'environnement des affaires et du financement de l'économie", a-t il dit. Pour sa part, le ministre portugais du tourisme, Manuel Antonio Gomes, a mis en exergue l'importance de cette rencontre à laquelle prennent part, pour la première fois, les trente-neuf pays partenaires Euro-Med pour débattre des questions se rapportant à une des plus importantes et dynamiques activités économiques mondiales. Citant des données de l'Organisation mondiale du tourisme en 2007, le ministre a souligné le rôle du tourisme dans le développement des économies, rappelant que ce secteur a représenté environ 900 millions de voyages internationaux, soit un accroissement de plus de 6,2 % par rapport à l'année 2006. "Le tourisme qui gère un emploi sur douze, est encore un secteur responsable pour la création de richesse à travers son effet multiplicateur sur les autres activités économiques", a-t il dit. Quant au ministre slovène du tourisme, Andrej Vizijak, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, il a annoncé la création prochaine d'une université euro-méditerranéenne spécialisée dans le domaine du tourisme. Les négociations sur les modalités de création de cette instance, qui s'assigne pour mission d'approfondir la coopération et l'échange dans les domaines culturel, religieux et civilisationnel, auront lieu au cours de cette année, a-t-il fait savoir. Cette instance est appelée à devenir un carrefour d'échange de vues entre les chercheurs des pays de la région, a ajouté le ministre, insistant sur la nécessité de nouer des partenariats dans le domaine touristique pour faire face aux défis qui se posent. "Le partenariat dans le domaine touristique est vital pour résoudre les problèmes et relever les défis qui se posent sur les plans culturel, économique et social", a souligné le ministre. Il a ajouté que ce partenariat a pour objectif aussi de faire de la Méditerranée la première région dans le domaine touristique au niveau mondial, appelant par ailleurs à une exploitation optimale des ressources naturelles des pays. Initiée par le Maroc, en partenariat avec l'Union européenne, cette conférence ministérielle constitue une opportunité pour donner au secteur du tourisme une dimension régionale réelle dans le cadre du processus de Barcelone et la politique européenne de voisinage.