Après le Moyen et le Proche Orient, l'Iran, par le truchement du Hezbollah, tente l'aventure d'étendre ses «actions déstabilisatrices» au Maroc. Ferme, Rabat rompt ses relations avec Téhéran. La main de l'Iran est par trop visible dans les différents conflits que traverse la région du Moyen et du Proche Orient, voire au-delà. Même l'Afrique n'a pas été épargnée par les velléités du régime iranien qui nourrit le rêve de « chiiser » le monde. Au Proche-Orient, tout le monde est convaincu du rôle iranien dans les tensions qui secouent cette région. Pas directement certes, mais à travers un instrument nommé Hezbollah. En Syrie, au Yémen comme à Bahreïn, pour ne citer que ces exemples. Ce n'est pas pour rien, et à la veille de la décision du retrait de Washington de l'accord nucléaire (JCPOA- Joint Comprehensive Plan of Action), le département d'Etat américain avait fustigé «la nature déstabilisatrice des activités de l'Iran, y compris le soutien de ce pays au Hezbollah et à d'autres groupes terroristes». D'autant plus qu'aux yeux des Etats-Unis, le pays des Mollahs «demeure un Etat désigné sponsor du terrorisme et le Hezbollah demeure une organisation terroriste internationale». Contacté par L'Observateur du Maroc et d'Afrique, pour commenter la décision de la Maison Blanche de déclarer caduc le JCPOA, Brian T. Neubert, du Département d'Etat US, est sans équivoque quant à l'approche à adopter face aux agissements de Téhéran : «Il faut isoler le régime iranien». Et d'ajouter que «la menace que pose l'Iran doit s'arrêter». Une menace qui a frappé aussi aux portes du Maroc. D'où la décision de Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. Une décision motivée par le fait que Téhéran a contribué à la visite d'experts militaires du Hezbollah dans les camps de Tindouf, mais aussi à la livraison de missiles anti-aériens aux «polisariens» . La collusion est plus qu'avérée. Notamment, compte tenu du fait, comme le gouvernement marocain l'avait révélé, qu'à l'occasion de cette visite, les experts du mouvement chiite ont formé des éléments du « polisario » aux techniques de guérilla et de guérilla urbaine ainsi que la formation de commandos. De même que le Hezbollah a livré des missiles anti-aériens Sam 9 et Sam 11 aux séparatistes. Sans oublier l'implication d'un diplomate iranien à l'ambassade d'Alger dans l'armement du « polisario » et la facilitation de questions logistiques. Dans la foulée, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a fait part de sa solidarité avec le Royaume suite à sa décision de rompre ses relations avec l'Iran. Dans un communiqué, rendu public la semaine dernière, le Secrétaire général du CCG a exprimé «la solidarité totale du Conseil avec le Maroc frère ainsi que son soutien à toutes les mesures que le Royaume prend pour consolider sa souveraineté et son intégrité territoriale et prémunir sa sécurité et sa stabilité» .Même son de cloche de la Ligue arabe qui a qualifié de dange- reuses les ingérences de Téhéran, tout en les rejetant, dans les affaires intérieures du Maroc.