Rabat va remettre ça avec l'Union Européenne. Plus de trois ans après le démarrage du nouveau cycle de négociations bilatérales entre le Royaume du Maroc et l'UE, la mécanique de ce dialogue semble passablement grippée. Du moins à en juger par le trend un peu mou des phases qui rythment ces pourparlers. Le prochain cycle, programmé le 16 juin prochain à Rabat, intervient après le lancement en 2008 d'un round de négociations censées être stratégiques pour les deux partenaires. Elles portent, en effet, sur la libéralisation du commerce des services et sur le droit d'établissement des personnes. Deux dossiers névralgiques, on s'en doute, et autour desquels les négociateurs marocains et européens planchent depuis trois ans sans avoir encore dégagé de position consensuelle minimale. Même si le ministre marocain du Commerce extérieur, Abdelatif Maâzouz, relativise un peu la faiblesse des résultats. Il déclarait ainsi, à l'issue d'un récent entretien avec le Commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, au siège de l'institution communautaire, que «jusqu'ici, les négociateurs de deux parties n'ont eu que des conversations exploratoires. Les vraies négociations ne commenceraient que le 16 juin à Rabat». Conclure avant fin 2011 La décision de reprendre ces négociations a été prise lors des récentes discussions qu'a eues M. Maâzouz avec le Commissaire européen au commerce, le 30 mai dernier à Bruxelles. Des discussions qui devaient permettre de «déterminer le cadre et la méthodologie de travail ainsi que l'agenda des négociations entre les deux parties», tenait à préciser Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole officiel du gouvernement, le 3 juin dernier lors d'un point de presse à l'issue de la réunion du Conseil de gouvernement. C'est d'ailleurs au cours de cette séance que le ministre du Commerce extérieur a fait son exposé sur les négociations actuellement en cours entre les deux parties et qui devraient aboutir à un accord sur la libéralisation du commerce des services et sur le droit d'établissement. La date prévue pour la conclusion d'un accord est fixée pour fin 2011, mais rien n'est moins sûr au vu de la lourdeur du processus. Il faut souligner, dans ce contexte, que le Royaume a été le premier partenaire sur la rive sud de la Méditerranée avec lequel l'Union européenne a lancé un cycle de négociations de ce genre. Celles-ci couvrent, rappelons-le, des activités variées dans des secteurs tels que le transport, les services financiers, le tourisme, les télécommunications, la distribution... Elles concernent aussi, et ce n'est pas la moindre des questions, le droit d'établissement dans des secteurs dits «non-services» comme l'industrie ou les activités minières. En 2009, les deux partenaires avaient procédé à un échange de requêtes et d'offres spécifiques dans les deux sens. Diverses rencontres aussi ont été tenues aux niveau politique et technique courant 2010, mais peu de progrès ont été engrangés. L'actuel round, qui va être sanctionné par une reprise des pourparlers le 16 juin à Rabat, devrait marquer un tournant dans ce processus. Il est vraiment temps, selon les spécialistes…