Le Conseil national du commerce extérieur fait sa (double) révolution ! Il change de statut et de… genre au plus haut sommet de sa hiérarchie. Le 18 mai dernier, la vénérable institution, qui régit les ressorts du commerce extérieur du Royaume, a décidé de rompre avec une tradition un peu «machiste» consistant à désigner traditionnellement un homme au fauteuil présidentiel. Quinze ans après sa création (voir encadré), le CNCE élit en effet Nezha Lahrichi nouvelle présidente pour un mandat d'ores et déjà placé sous le signe du changement. La PDG de la SMAEX (Société marocaine d'assurance à l'export) aura d'emblée la délicate tâche de piloter la mutation du Conseil vers un statut de structure de veille stratégique. Le nouvel Observatoire national du commerce extérieur (c'est ainsi que s'appellera désormais le CNCE) va être, de facto, placé dans une perspective plus dynamique, plus proactive comme disent les spécialistes. Mais avant d'entamer sa mue statutaire, le conseil d'administration de l'organisme adoube d'abord une présidente reconnue par ses pairs comme une femme de tête et une dirigeante de poigne. Le premier à s'en faire l'interprète n'est autre, d'ailleurs, que Noureddine Omary lui-même, président sortant du CNCE et ex-PDG du groupe Banques Populaires : «Mme Lahrichi est une dame très compétente; elle a fait ses preuves d'abord dans le domaine universitaire en tant qu'enseignante et chercheuse et ensuite comme militante. On se souvient de son passage par l'USFP, mais surtout auprès de la Primature où elle a été conseillère. Elle est également, depuis 2005, à la tête de la SMAEX où elle a démontré beaucoup de compétence. Pour moi, c'est la personne idoine pour assurer la prise en charge de cet organisme», confiait à la presse N. Omary en guise de témoignage, suite à l'élection de la nouvelle présidente. Arrimage à l'international Le projet de transformation du CNCE a, rappelons-le, été présenté et débattu en profondeur à l'occasion de la 16e session du Conseil, tenue en juillet 2010. Arrivé à maturité, le processus devait être aujourd'hui mis sur la table pour finalisation. C'est chose faite, d'autant que le décret relatif aux attributions et l'organisation du nouvel OMCE (Observatoire marocain du commerce extérieur) est imminent. Le Secrétariat général du gouvernement y a déjà apporté sa touche et le ministère de l'Economie et des finances devait, en fin de semaine dernière, y opérer quelques ajustements de forme concernant notamment l'aspect budgétaire du processus de transformation. Des sources proches du dossier estiment à 40 millions de DH le coût du processus, budget sur lequel environ 30 millions de DH sont d'ores et déjà approuvés par le département des Finances, le reliquat devant être assuré par un report budgétaire de l'exercice 2010. Plus que jamais arrimé à l'économie mondiale, le Royaume a besoin de mieux équilibrer sa balance commerciale et, partant, de booster ses exportations. Les entreprises actives sur ce front sont donc, quels que soient leurs secteurs d'activité, très attendues sur le registre des résultats et des performances. Le nouvel OMCE est censé les y aider avec efficacité.