28 décembre 2010. Les sapins de Noël embellissent tous les grands boulevards et artères de Casablanca. Guirlandes d'ambiance, étoiles argentées, boules dorées et ballons lumineux attirent les plus réticents à l'idée de fêter le nouvel an. Pas de flocons de neige pour annoncer la fin de l'année mais le remue-ménage ambiant installe une sensation délicieuse sur cette ville qui croule sous les «Bonne Année!» écrits sur toutes les vitrines de magasins. Les pâtisseries épatent la galerie et rivalisent de créativité pour proposer des bûches à la crèmes, glacées, mousseuses ou meringuées… Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Pourtant, si l'allégresse est au rendez-vous pour cette fin d'année, «Baba Nouël» fausse compagnie aux enfants comme aux grands et déserte les lieux publics de Casablanca. Décidément, l'homme à la tunique rouge a garé ses traineaux loin de la métropole… «Santa Claus» n'est plus Une fin d'année sans photos souvenirs avec le père Noël ? Il y a de quoi désenchanter. C'est une première pour Casablanca dont les grandes avenues ont toujours accueilli l'homme ventru à la barbe blanche sous les cris de joie des enfants casaouis. Et pour cause : les autorités casablancaises ont formellement interdit au Père Noël de se promener au centre-ville de la capitale économique lors des fêtes de fin d'année, craignant d'éventuels actes terroristes. D'ailleurs, plus de 5000 policiers ont été déployés à Casablanca pour veiller à ce que les fêtes de fin d'année se passent dans les meilleures conditions. Les écoles des missions étrangères, les consulats et les églises font également l'objet d'une surveillance accrue. Place Mohammed V, Bab Marrakech, Rue Prince Mly Abdellah, Maârif… Point de Père Noel. Les autorités n'en sont pas à leur première tentative pour faire disparaitre du paysage ce personnage aux résonnances bibliques. C'est que depuis 2006, pour des raisons de sécurité, plus aucune autorisation d'exercice n'est délivrée aux pères Noël sur les lieux publics. Les autorités expliquent que les autorisations sont gelées à cause des rassemblements que l'homme à la tunique rouge provoque et qui peuvent être des cibles potentielles pour des actes terroristes. Or cette décision prive les pères Noël d'une source importante de revenus. Raisons sécuritaires ou religieuses ? Si les autorités expliquent la décision d'interdire le Père Noël par des raisons sécuritaires, les enfants et les parents ne le voient pas tous du même œil et sont très déçus. «J'espère que son interdiction n'est pas due à des raisons religieuses. Les plus conservateurs doivent comprendre que le personnage du Père Noël a été créé par le dessinateur Haddon Sundblom, chargé par Coca-Cola de le relooker aux couleurs blanche et rouge de la marque», explique Youssef, jeune père de deux enfants venu faire ses courses de Noël dans un magasin de jouets. Il a décoré son sapin pour cette fin d'année et précise que l'homme à la barbe blanche arrivant sur son traîneau et porté par le vent est apparu au 19e siècle aux Etats-Unis et vers la moitié du 20ème siècle en France. Ce n'est plus tant un symbole religieux mais bien une fête pour les enfants, heureux de recevoir des cadeaux pour s'être bien comportés durant l'année.