A quelques jours de l'Aïd El Adha, l'effervescence économique bat son plein. Et ce ne sont pas les idées qui manquent pour faire de bonnes affaires. De plus en plus créatifs, les Marocains ne cessent d'inventer de nouveaux métiers et services autour de cet évènement qui relève plus de la tradition que de la religion. Ainsi, des pensions «Foundouq» pour moutons commencent à voir le jour, notamment dans les quartiers populaires. Garages, tentes dressées ou baraques, tout peut servir d'hôtels destinés à «héberger» des dizaines de bêtes jusqu'à la veille de l'Aîd. «Les gens n'ont plus assez d'espace pour garder leurs moutons, le problème se pose davantage pour ceux qui habitent des résidences et des immeubles, c'est ainsi que j'ai eu l'idée de transformer le garage de mon père en pension temporaire pour moutons», explique Adil, ce jeune Casablancais qui propose ses services depuis 3 ans déjà aux habitants du quartier Bernoussi. «Pour moi, ce n'est pas par souci d'espace, mais surtout d'hygiène que j'ai décidé de laisser mon mouton ici, je ne supporte ni son odeur désagréable qui envahit la maison pendant des jours, ni ses bêlements au milieu de la nuit», avance Mustapha, fidèle client de Adil. Quant aux tarifs, ils varient selon les quartiers et les services proposés. Mais ils ne dépassent guère 20 DH la soirée. Plusieurs packages sont proposés et même des réductions sont possibles selon le nombre de moutons confiés. En effet, le client peut choyer son mouton en lui payant une pension complète qui comprend hébergement individuel et alimentation. Même cette dernière peut varier d'un package à un autre, elle peut être à base de foin, d'orge ou d'herbes fraîches. Les « Foundouqs » ne sont pas le seul business qui prospère à cette occasion. A quelques semaines de l'Aîd, les organismes de crédit se frottent aussi les mains. Les petits crédits allant de 2500 DH à 10.000 DH dominent désormais les affiches publicitaires de la ville. Des offres alléchantes qui proposent des durées de remboursement pouvant aller jusqu'à un an et plus. «Je suis obligé de prendre un crédit, j'ai un petit salaire qui ne me permet pas de faire d'épargne», justifie Hamid, fonctionnaire, pour son recours au crédit. Epargne ou pas, il n'est pas question de passer l'aïd sans le mouton tant attendu par les enfants et… les voisins. Hamid a opté pour un crédit qu'il va rembourser sur 12 mois, il sera donc rattrapé par le mouton de l'année prochaine. «D'ici là, on verra !», conclut-il sur un ton pensif.