Deux mois seulement nous séparent de fin 2010, et la question de savoir comment le marché de l'immobilier s'est comporté durant cette année se pose immanquablement. Pour Karim Baqqali, Directeur général de CB Richard Ellis Maroc, filiale marocaine du groupe CB Richard Ellis, «tout est relatif. On peut dire que le secteur se porte relativement bien comparé à certains pays voisins au nord de la Méditerranée comme l'Espagne qui est un marché qualifié de stabilisé». Le marché se porte mieux que l'année dernière avec l'accélération du rythme des transactions depuis le 3e trimestre 2010. «Et d'ailleurs, on a de nouvelles perspectives de croissance dans plusieurs segments de l'immobilier», prédit le DG. Pourtant d'autres confirment que bien que les professionnels aient prévu une reprise début 2010, le secteur vit encore un grand attentisme. La baisse du nombre de transactions immobilières est réelle. Cette baisse concerne des segments bien particuliers du secteur de l'immobilier. D'après K. Baqqali, les segments qui ont été les plus touchés se retrouvent surtout sur le marché résidentiel touristique dont les produits immobiliers s'adressent plus à une demande étrangère. C'est pour cela que les villes de Marrakech et Tanger ont beaucoup souffert depuis fin 2008. Après le marché touristique, c'est le marché résidentiel qui a aussi pâti. Certains produits haut standing qui se vendaient au prix du vrai haut standing ont beaucoup souffert dans le segment résidentiel. S'agissant du prix, il a été remarqué que malgré la baisse de la demande, les prix ont été loin de faire objet d'une révision à la baisse pour booster le secteur. Cependant, les professionnels du secteur, et notamment K. Baqqali, assurent que parler de la baisse du prix dépend du segment en question. Dans le segment résidentiel, les prix ont baissé dans certaines villes. Pour le cas de Marrakech, les prix y ont baissé jusqu'à 40 % parfois. Par contre, si on fait référence à des villes comme Casablanca et Rabat, les prix n'ont effectivement pas baissé. On assiste plutôt à un rythme de croissance lié à l'inflation et on est plus dans la spéculation effrénée de 2005, 2006, 2007 et 2008. En général, d'après les professionnels du secteur, il ne s'agit aucunement d'une baisse mais plutôt d'un ralentissement. Ce même ralentissement n'a pas eu de conséquences néfastes. La situation actuelle du secteur a permis de faire le ménage du côté de la profession.