Difficultés financières, concurrence des low cost, pertes dues à la fermeture du ciel ou ouverture, bien qu'impossible, d'une porte en plein vol… la Royal Air Maroc est au cœur des questionnements et des rumeurs. Tout porte à croire que la compagnie nationale est à genoux et attend le coup de grâce. Que nenni ! Le transporteur aérien est plus que jamais sur le pied de guerre et ce, sur tous les tableaux. Profitant de la période post-crise pour déclencher une activité contra-cyclique, à l'heure où les compagnies mondiales se replient, la RAM met les bouchées doubles. Déjà, entre 2003 et 2008, du temps où les compagnies aériennes américaines se cachaient derrière le chapitre 11 et que les compagnies européennes disparaissaient ou étaient au bord du dépôt de bilan, la RAM a doublé sa flotte et son trafic, baissé ses coûts d'exploitation, amélioré sa productivité et sa rentabilité. Menant à la fois une politique d'extension et une politique intensive, depuis octobre 2009, elle va encore plus loin, plus fréquemment et de manière plus régulière. Doublement du trafic En effet, en l'espace de moins d'un an, la RAM a ouvert 11 nouvelles destinations parmi lesquelles Banjul, Gatwick, Pointe Noire, Veronne, Bangui, Zurich et Varsovie. Elle a annoncé Malaga et Berlin à partir du mois de juin 2010. Et pour parfaire son rôle d'instrument de dynamique touristique et économique du Royaume, elle compte également intensifier son réseau vers l'Europe occidentale, et conquérir l'Europe de l'Est, l'Afrique centrale, l'Amérique du Nord et Latine, voire même l'Asie. Pour ce faire, la RAM a une arme de taille : son Hub. Développé à partir de l'aéroport Mohamed V-Nouaceur, il lui permet de multiplier les liaisons, et de drainer un plus grand volume d'activité, tout en étant plus efficace. Au centre du développement de la compagnie nationale, le Hub de Nouaceur prévoit une progression de son offre de 10% et de plus de 250 possibilités de connexion à l'international. Ces connexions s'ajouteront aux 200 actuelles possibilités de correspondance par jour, qui couplées aux quelque 1.000 vols par semaine, classent d'ores et déjà le Hub RAM comme la troisième plate-forme au monde pour le trafic Europe-Afrique de l'ouest (après Paris et Londres), et comme la deuxième plate-forme africaine. Mais bien que l'activité internationale soit le centre des préoccupations de la RAM, le trafic national n'est pas laissé en reste. Pour accompagner la politique de régionalisation du Royaume, tout en libéralisant le transport intérieur, la RAM a créé RAM Express. Des fréquences ont été prévues pour répondre au développement des régions du Nord et de l'Oriental et des offres ont été créées pour les jeunes et les étudiants, qui leur permettront de voyager à des prix défiant toute concurrence. Et pour pouvoir offrir ce service, RAM Express a réalisé la prouesse d'un coût du siège par passager transporté, parmi les plus compétitifs au monde. En effet, grâce à son expertise métier et les économies d'échelles que la compagnie engendre au fur et à mesure qu'elle grandit, elle peut se permettre une politique de concurrence très agressive, par les prix. Ceci ne l'empêchant pas d'être aux meilleurs standards de qualité. Concurrence agressive Et du côté de la concurrence, outre les prix compétitifs, les dessertes plus nombreuses et la multiplication des fréquences, la RAM bénéficie d'un avantage certain : celui d'une image forte qui lui donne une capacité de résistance unique. En effet, du côté des Tour Opérateurs, la RAM est un partenaire fidèle, fiable et de qualité. Pour tout marocain du Royaume, c'est le symbole de l'excellence et de la sécurité. De même, pour les Marocains d'ailleurs, le fait de monter à bord leur donne la sensation de retour au pays. Ce lien affectif et de confiance est un véritable avantage concurrentiel, qui pérennise la position de RAM en tant que premier opérateur touristique du Royaume. L'heure est d'ailleurs à la préparation du dispositif d'escales pour gérer la pointe d'été 2010, une période forte qui s'annonce pour la Royal Air Maroc, et qui cumulera, dès mi-juin, haute saison touristique, départs pour la Omra de Ramadan et arrivées massives de retour des Marocains résidents à l'étrangers. Enfin, pour le point d'actualité, les pertes estimées dues aux récentes perturbations suite à l'éruption du volcan Eyjafjöll, d'un montant de 115 MDH, ont certes fait mal à la compagnie nationale. Mais c'est dans les périodes de crise que l'on évalue son potentiel et la RAM a fait la preuve de son efficacité par une gestion de crise exemplaire et la fierté du Maroc. En effet, face à la fatalité d'une telle situation, le personnel de la RAM, air comme sol, s'est montré on ne peut plus soudé et dévoué à la compagnie. La cellule de veille a été extrêmement efficace, ainsi que le centre de contrôle des opérations, qui, gérant les désistements, retards, équipes au sol et équipages, en temps réel, a démontré une efficacité édifiante. La RAM a même poussé l'hospitalité marocaine jusqu'à héberger et gérer plus de 800 passagers, qu'ils aient été clients RAM ou non. Ce qui a valu à la compagnie nationale d'être la seule compagnie mondiale à avoir été félicitée, pour sa «coopération exemplaire», par le Quai d'Orsay.