Ce matin, dix personnes ont été tuées et quinze blessées lors d'une explosion dans le quartier historique et touristique de Sultanahmet, près de la basilique Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue, dans la partie européenne d'Istanbul. Pour l'heure, les causes de l'explosion sont encore inconnues et la police a bouclé le quartier historique. Depuis le double attentat-suicide qui a fait 103 morts le 10 octobre devant la gare centrale d'Ankara, la Turquie vit en état d'alerte maximum. Selon les autorités, l'attaque la plus meurtrière jamais survenue sur le sol turc, serait l'œuvre de l'organisation djihadiste Etat islamique (EI). En janvier 2015, une kamikaze s'était fait exploser devant un poste de police sur le même site de Sultanahmet, blessant deux policiers. L'attaque avait été attribuée au Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), une organisation d'extrême gauche ayant commis plusieurs attentats dans le pays ces dernières années. Le 23 décembre dernier, l'aéroport Sabiha-Gökçen a aussi été la cible d'une attaque au mortier qui a causé la mort d'une personne. Le groupe des Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), une organisation armée kurde, avait revendiqué l'opération en riposte aux « attaques fascistes » perpétrées contre les villes kurdes. Rappelons que plusieurs combats meurtriers ont repris depuis l'été entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et ce, deux ans après le cessez-le-feu. Mettant ainsi fin aux pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984.