Traumatisée après sa récente agression à Casablanca, l'actrice du film controversé Much Loved de Nabil Ayouch a coupé son téléphone portable et pris le premier avion pour la France. Dans la vidéo diffusée par l'actrice sur Internet, on voit en gros plan, le visage tuméfié avec un œil au beurre noir et l'arcade sourcilière gauche ouverte mais pas encore recousue. «J'ai été victime d'une agression à Casablanca. Aucun commissariat ni hôpital n'ont voulu m'accepter. Je suis allée au grand commissariat de Casablanca en pleine nuit et on m'a reçue avec des rires. Le policier a dit: "Enfin, Abidar a été frappée!"», explique-t-elle sur son compte Facebook. Loubna Abidar en profite pour répondre à nouveau à ses détracteurs, nombreux depuis que Much Loved a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, en mai dernier, avant d'être interdit au Maroc «pour incitation à la prostitution». «Tout cela parce que j'ai fait un film que vous n'avez pas regardé. Vous avez regardé ce qu'ils ont voulu vous montrer. Jugez-moi à partir du vrai film.» Récompensée en août dernier par le Valois de la meilleure comédienne à Angoulême, la comédienne, menacée de mort par les intégristes, a hésité longtemps avant de retourner au Maroc. Aujourd'hui, même si elle a un agent, elle n'a pas encore d'autre projet de film. «Je n'ai pas peur de mourir pour un film, mais j'espère qu'avec le temps les choses se calmeront, et que la société marocaine évoluera», avait-elle confié au Figaro. Agée de 30 ans et mère d'une fille de 6 ans, Abidar, déterminée à faire des «films engagés» voulait «devenir un porte-parole pour défendre la condition de la femme arabe, marocaine, syrienne, libanaise...».