Aragon Louis doit un peu

C’est en 1992 que sort «L’Intégrale», un album où l’on retrouve les meilleurs moments de Jean Ferrat chantant Louis Aragon. Un opus dont les ventes dépassent aujourd’hui les deux millions de copies. On y découvrait deux titres inédits : «Robert le diable» et «Le Malheur d’aimer». La mise en musique des poèmes d’Aragon par Ferrat est légendaire. «Aragon est le seul poète connu que j’ai mis souvent en musique. Je trouve que sa poésie correspond à une sorte d’idéal d’écriture dans le domaine de la chanson. Le sens des images, la force de son expression, la concision extrême de ses vers, ce sont des choses qui, à mon avis, sont essentielles dans l’écriture d’une chanson», disait Ferrat. Avec Léo Ferré, ils auront fait rayonner une grande partie du répertoire poétique d’Aragon. «Ferré est un des musiciens qui a eu de grandes réussites avec Aragon», avouait Ferrat. Mais ce dernier, râleur social notoire, n’a adapté que des poèmes d’amour : «Je n’ai pas mis en musique de textes proprement politiques. Il y en a qui sont relatifs à des choses, disons, universelles sur l’homme mais finalement, ce sont les textes d’amour qui sont devenus des succès», précisait Ferrat qui avouait avoir parfois trafiqué les textes du poète pour les besoins de quelques refrains.