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Présidentielle au Togo
Faure Gnassingbé part favori
Publié dans L'observateur du Maroc le 03 - 03 - 2010

«Au lendemain de l’élection, si c’est moi qui suis élu, nous verrons comment faire pour que les principales forces de ce pays, les principaux talents et compétences puissent être mis à la disposition du gouvernement, des secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé, l’agriculture, etc.» Le président togolais, Faure Gnassingbé, part certes favori dans les élections présidentielles de son pays, mais il n’en demeure pas moins modeste. Il se considère un candidat comme une autre et, surtout, il parle au peuple un langage de vérité, très rare en pareilles circonstances : «L’élection qui vient ce n’est qu’un temps. On vous embêtera pendant deux semaines. Chacun viendra vous dire qu’il a le meilleur programme, qu’il a la meilleure vision de l’avenir ou qu’il est le plus beau». Le président, candidat à sa succession, a néanmoins un bilan satisfaisant à faire valoir auprès des ses concitoyens. Déjà dix organisations de la société civile du Togo ont élaboré un rapport évaluant l’évolution de la situation sociopolitique. Pour ces acteurs, «d’importantes avancées ont été réalisées par le gouvernement et la classe politique en matière de démocratie et de bonne gouvernance». Durant cette présidence, le Togo a pu mettre en place une Assemblée nationale plurielle, réformer la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) et la cour constitutionnelle. Il a également mis en place la Cour des comptes. Autant de réalisations qui font de l’actuel président le véritable réformateur d’un système qui a certes permis au pays de vivre dans l’unité, mais qui devait aussi changer en profondeur pour favoriser l’expression de toutes les compétences et toutes les tendances politiques. C’est déjà un grand défi relevé par Faure Gnassingbé qui a succédé à son père en 2005. Il a dû faire face à une situation difficile avec des acteurs politiques ayant plutôt tendance à user de moyens violents. Il a su intéresser le peuple à son programme surtout parce que le président parle un langage très simple et très proche des Togolais. Un langage très franc aussi : «Quand je viens vers vous, je lis la tristesse sur certains visages», dit-t-il. «Je vois aussi des femmes me dire leur souffrance au moment d’accoucher, je vois également la détresse des enseignants volontaires. Je me demande : est-ce que les Togolaises et les Togolais veulent relever le défi du progrès et du développement ? Je pense que le destin de notre pays se trouve dans nos mains. Ne vous y trompez pas, tout commence maintenant et de façon déterminante, le 4 mars».
Une économie revigorée
Sur le plan économique, le président a également fait avancer son pays. La preuve en est le retour des bailleurs de fonds qui financent de grandes réalisations, notamment les infrastructures nécessaires au développement du pays. Il est vrai que le gouvernement togolais a adopté depuis quelques années une stratégie de redressement et de relance du secteur des transports routiers, avec l’assistance de la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et l’Agence française de développement (AFD). Pour autant, le président ne considère pas que tout a été fait. Au contraire, il mesure l’ampleur de la tâche, notamment pour tout ce qui a trait à l’emploi même si le rapport des ONG relève que «des efforts sont faits par les autorités dans la lutte contre le chômage», citant le programme pilote pour l’emploi des jeunes qui a permis de trouver du travail à près de 8.000 jeunes et d’en recruter plus de 14.000 autres dans la fonction publique. Le Président est déterminé à faire plus.
Bio-express
Le Président togolais Faure Essozimna Gnassingbé est né le 6 juin 1966 à Afagnan, dans la préfecture des Lacs. Il s’inscrit en 1985 à l’Université Paris Dauphine et en sort quatre années plus tard avec une Maîtrise supérieure de Gestion. Faure Gnassingbé conserve de cette étape de sa vie, de précieuses relations avec des cadres qui occupent aujourd’hui des postes de haute responsabilité en France. Il obtient en 1997 un Master of business administration (MBA) de l’Université George Washington aux Etats-Unis. Une année plus tard, il rentre au pays. Faure Gnassingbé est élu député de la première circonscription de la préfecture de Blitta (au centre du Togo) en mars 1999. Son mandat est renouvelé en 2003. Cette même année, il est nommé ministre de l’Equipement, des mines et des postes et télécommunication. Le 7 février 2005, deux jours après le décès de son père, le président du Togo, il prend sa place pour éviter au pays de basculer dans le chaos. Mais renonce à ses fonctions le 25 février, afin, dit-il alors, de garantir la transparence de l’élection présidentielle du 24 avril à laquelle il est candidat. Il est élu avec 60,15% de voix. Il veut alors réussir l’unité pour «préserver l’héritage de paix et de sécurité, de développement harmonieux et de consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit» légué par son père.


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