2,2 millions de dirhams, c'est le montant collecté à travers le monde depuis 2010 pour soutenir des projets au Maroc via des plateformes de crowdfunding. Le principe ? Tout le monde peut participer, via des contributions monétaires online, au financement d'un projet, qu'il soit social, culturel, environnemental, économique, etc. Dans cette nouvelle forme d'économie collaborative 100% web, le Royaume tire son épingle du jeu. Le rythme de croissance est rapide avec une augmentation de 98% des volumes collectés par crowdfunding en 2013. Si la tendance se poursuit, le marché pourrait dépasser les 10 millions de DH dès 2016. Une vraie aubaine, pour la première plateforme de crowdfunding dédiée exclusivement au Maroc, Smala & co. Ses créateurs ont bien compris que le marché marocain était prometteur. Trois mois après son lancement, 30 000 DH ont été récoltés et deux projets financés. Des chiffres encourageants, mais pas suffisants, selon Arnaud Pinier, co-fondateur de Smala & co. « Sur 30 projets reçus depuis le lancement de la plateforme, seul 1/3 sont viables », explique ce dernier. Les 2/3 restants sont soit à un stade encore prématuré, ou ne répondent pas aux critères d'une campagne de crowdfunding. Le plus dur pour les porteurs de projets sont les efforts de communication à déployer. Pas de succès sans une stratégie de communication efficace et rythmée. Sur ce plan, il faut être un vrai bulldozer. Alors, pour booster les porteurs de projets, Smala & co a décidé de déployer les gros moyens. Première étape, la création de partenariats avec des associations d'entrepreneurs afin de renforcer le flux de projets. Ensuite une offre d'incubation virtuelle sera déployée. « Dans les projets prématurés, il existe de belles idées qui ne demandent qu'à mûrir », note Arnaud Pinier. Smala & co leur propose un parcours d'incubation sur internet afin de les accompagner dans la consolidation et la conception de leurs projets. A terme, la plateforme souhaite proposer une offre de mentoring structurée et efficace sur des thématiques ciblées (communication, business, jurisprudence etc.). Du côté des contributeurs, les Marocains sont encore un peu frileux. 60 à 65% des contributions sur la plateforme Smala & co sont faites par des étrangers. Pinier ne juge pas ses chiffres décourageants, bien au contraire. « 30 à 35 % de contributions marocaines, c'est déjà très bien. Compte tenu des moyens de paiements aujourd'hui sur la plateforme, on savait que les Marocains qui pouvaient participer étaient une population assez ciblée ». Jusqu'à présent, la plateforme étant hébergée en France, les paiements étaient seulement possible en euro. Les contributeurs utilisaient, pour le plus grand nombre, une carte de paiement international. En octobre prochain, les internautes pourront payer par chèque en dirhams. Pour le paiement par carte en devise marocaine, ils devront attendre la fin de l'année. Une grande première qui devrait largement ouvrir la porte aux contributeurs marocains et rendre relativement consistant le marché et les acteurs du crowdfunding dans le pays ❚