On vous en parlait la semaine dernière ici même. La fabrique culturelle des anciens abattoirs de Casablanca recevait les 19 et 20 décembre un évènement autour de lAita, cet appel des Chikhat spécifique à Safi et sa région, véhiculé par des femmes au charisme frôlant linsolence. La fête a bien eu lieu et ses contours étaient divers. Dabord avec lapproche originale dune chorégraphie sinspirant du thème et dirigée par la très appréciée Bouchra Ouizguen et sa troupe Anania. Le public devait se laisser envoûter par les envolées dune inconditionnelle de la diva Fatna Bent Lhoucine, son élève et sa disciple Khadija Margoum. Cette rare porteuse de flambeau est une curiosité à découvrir ou à le refaire. Une grâce au feeling magistral, une inspiration exceptionnelle. Et le bel ouvrage, il lui fallait une reliure adéquate. Fadila El Gadi sen est intensément occupée. Cest cette styliste à la réputation de plus en plus internationale qui sest attelée à habiller une chanteuse, ses chikhat, un chant et des thèmes qui touchent au plus profond. Le happening contenait également la projection de «Aita» de linfatigable Izza Genini et «Le Blues des Chikhat» dAli Essafi. LAita, il en était aussi question lors dune table ronde.