Entretien réalisé par redwan ramadani de medradio et Mohamed Zainabi L'observateur du Maroc Vous êtes à New York où vous venez de rencontrer le secrétaire général de l'ONU. Est-ce qu'on peut connaître les principaux points que vous avez abordés au cours de cette rencontre ? Taieb Fassi Fihri. En effet, cette rencontre a eu lieu le vendredi (11 décembre) à New York. Elle entre dans le cadre du dialogue continu qu'entretient le Maroc avec l'ONU sur la situation dans notre région d'une manière globale et surtout en ce qui concerne les développements relatifs à la cause nationale. A ce sujet, j'ai insisté auprès du Secrétaire général sur l'importance du processus politique négocié qui a été lancé à propos du Sahara marocain grâce à l'initiative marocaine de l'autonomie. Il ne faut pas qu'on oublie ce point. Et il ne faut pas non plus qu'on oublie tous les efforts consentis par le Maroc pour parvenir à une solution devant être basée sur le réalisme et le dialogue Malheureusement, nous constatons que les autres parties, l'Algérie et le polisario, refusent toujours d'entrer dans le processus de dialogue avec le même sérieux et la même vision de l'avenir pour qu'on parvienne à mettre fin à ce conflit régional sur les provinces sahariennes marocaines. Nous avons remarqué au cours de ces deux dernières années qu'au lieu de l'adhésion avec détermination et bonne volonté politique, et avec cette vision de l'avenir, les autres parties préfèrent, à notre grand regret, aller à contresens. C'est-à-dire, au lieu qu'elles déploient des efforts pour des négociations sérieuses en vue de trouver une troisième voie, autre que l'indépendance qui est une solution qui n'est pas mise sur la table des négociations, nous remarquons qu'elles essayent d'encourager quelques manuvres qui n'avaient jamais été tentées auparavant. Quelle est justement votre lecture de ces actions ? Ce sont des actions qui sont menées comme réaction au développement politique à la fois important et positif concernant la marocanité du Sahara. Malheureusement, cette réaction se fait en marge des négociations. Dans ce cadre, nous avons commencé à entendre qu'il y a exploitation de la part du Maroc des richesses naturelles du sud. Or, tout le monde sait pertinemment que c'est faux. Au contraire, il y a un effort national pour le développement des régions sud du Royaume. Nous commençons aussi à entendre parler d'atteinte aux droits de l'homme qui seraient perpétrées à l'encontre de nos frères du sud. Là aussi, tout le monde reconnaît l'énorme effort consenti au niveau national dans le domaine des droits de l'homme, grâce aux orientations royales. Et c'est sûr que la vie dans les régions du sud du Royaume est qualitativement meilleure par rapport à la vie dans les pays voisins. L'exploitation de ce sujet des droits de l'homme est juste une manuvre politique, ni plus ni moins. Maintenant, par rapport au cas d'Aminatou Haidar auquel vous faites allusion, celui-ci a permis de confirmer ce que nous savions déjà. Il a montré clairement que cette personne est un acteur actif du front polisario. Elle est aussi en relation régulière avec les autorités algériennes. Elle a profité de l'ouverture démocratique du Maroc durant toutes ces dernières années pour pérégriner comme bon lui semblait, avec le soutien financier des autres parties. Le tout sous le parapluie de ce qu'on appelle les droits de l'homme. La vérité est qu'elle milite pour autre chose. C'est ce qu'elle a confirmé en déclarant qu'elle n'est pas marocaine. Maintenant, elle essaie de mettre la lumière sur la situation qu'elle vit. Mais elle est la première responsable de cette situation. Il n'est pas possible d'entrer sur un territoire sans respecter les droits d'entrée en vigueur dans ce territoire. C'est ce qui se fait dans tous les pays organisés du monde. Cette personne a profité de son passeport marocain pendant de longues années et, en tant que membre du polisario, elle tente de tirer profit du calme qui prévaut dans le Sud pour parvenir à ses fins. Mais la réponse du Maroc est claire, tant au niveau du gouvernement qu'au niveau de la population ainsi que des partis et des associations. Tous, nous disons que la situation d'Aminatou Haidar n'est pas celle d'une citoyenne qui défend les libertés ou qui uvre en faveur des droits de l'homme. Non, elle travaille sur la base d'un agenda politique défendant l'indépendance. Chose que nous ne pouvons en aucun cas tolérer. Aucun Marocain n'accepte d'être provoqué de la sorte. Cet événement intervient à un moment où la deuxième phase des négociations informelles n'a pas encore repris entre le Maroc, l'Algérie et le polisario. Qu'en pensez-vous ? Au lieu d'entamer une deuxième phase de négociations avec le représentant de l'ONU, cette affaire est un moyen pour entraver les négociations. Au moment où nous discutions l'agenda, la date et le lieu de la 2e phase de négociations, les autres parties ont fabriqué cette affaire de toutes pièces. Elles ont donné leurs consignes pour le durcissement afin de geler le processus de dialogue. Le but escompté est de faire diversion dans le but de détourner l'opinion publique internationale et faire oublier l'essentiel. Et l'essentiel ce sont les négociations. N'y aurait-il donc pas de nouvelle phase de négociations formelles ou informelles ? Fort de sa proposition d'autonomie, le Maroc est prêt pour les négociations. Notre pays est déterminé à parvenir à cette solution afin de donner la possibilité aux peuples du Maghreb arabe de travailler ensemble pour relever les défis de sécurité, de développement et des droits de l'homme et pour que l'affaire du Sahara marocain ne soit plus utilisée par ceux qui refusent l'intégration maghrébine.