La Banque d'Angleterre vient d'évoquer la nécessité de relever ses taux après l'annonce de certains membres du Comité de politique monétaire (MPC) qu'ils étaient prêts à voter pour une hausse plus tôt que prévu. La banque, qui a maintenu les taux d'intérêt au niveau historiquement bas de 0,5% depuis 2009, serait la première banque centrale de premier plan à augmenter les taux puisque la Banque centrale européenne a resserré sa politique monétaire à l'été 2011. La Réserve fédérale américaine discute la possibilité de renforcer sa forward guidance après la publication du procès verbal du Comité fédéral de l'Open Market. La Banque centrale américaine a également commencé à affronter la complexité de la hausse des taux d'intérêt avec un bilan gonflé à plus de 4 trillions de dollars par son programme d'achats d'actifs. La démarche de la BoE survient suite aux données positives affichant une reprise économique vigoureuse en Grande-Bretagne. La croissance trimestrielle s'est située en moyenne près de 0,8% l'année dernière alors que les prix de l'immobilier repartent à la hausse, suscitant des inquiétudes sur le début d'une bulle immobilière. Etant toujours située à un niveau inférieur de la cible de 2% fixée par le MPC, l'inflation a légèrement augmenté à 1,8% en avril dernier. La banque a jusqu'ici agi avec prudence quant aux perspectives d'une hausse rapide des taux. Le procès verbal de la réunion tenue ce mois-ci, publié le 25 mai 2014, a constaté que les membres ont voté à l'unanimité en faveur du maintien des taux et du programme d'achat d'actifs en attente. Mais les minutes ont également indiqué que « pour certains membres la décision de politique monétaire devenait plus équilibrée » suggérant qu'il peut y avoir des voix contre au sein du comité dès cet été. La livre sterling a atteint de nouveaux sommets suite à la combinaison des signaux plutôt agressifs du PV et des résultats des ventes au détail supérieurs aux prévisions pour le mois d'avril. Selon les minutes de la dernière réunion du mois de mai du MPC, « il y a une variété de points de vue sur le chemin approprié que devra prendre la politique monétaire. Pour certains membres, la décision de politique monétaire est devenue plus équilibrée. Cependant, s'agissant de mesures immédiates, tous les membres se sont mis d'accord pour dire qu'il faut avoir davantage de preuves d'une diminution des capacités excédentaires avant de considérer qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait être nécessaire ». George Buckley, économiste britannique à Deutsche Bank, a déclaré que le débat « penchait clairement la balance en faveur de l'évolution des taux dans un proche avenir » ❚