Le premier cas, on le connaît assez bien maintenant, est celui de l'écrivain franco-algérien Boualem Sensal, francophone et francophile confirmé. Que lui est-il arrivé? Eh bien, il est en prison. Non pas pour avoir commis un crime, mais pour s'être exprimé sur une question politique qui comporte un grand danger pour tous les Algériens. Il a clairement affirmé que la partie ouest du territoire algérien appartenait au Maroc et que c'est la France qui l'a annexée à ce qui allait devenir l'Algérie au début des années 60. Il n'a rien inventé, c'est un fait historique. Seulement, il ne savait pas ce qui peut arriver à un Algérien qui s'aventure sur ce terrain. A plus de 70 ans, atteint d'un cancer, il croupit dans une prison à Alger. Son arrestation n'était pas légale, les opposants algériens, tous en exil, ont parlé d'enlèvement. L'écrivain a été tenu au secret, pendant une semaine, personne ne savait ce qui lui était arrivé. De quoi est-il accusé? Des trucs dangereux comme intelligence avec l'ennemi, atteinte à la sécurité de l'Etat, trahison... Des motifs lourds qui ne plaisantent pas. Toujours est-il qu'il peut disparaître à jamais dans les geôles déjà pleines du régime algérois. Et son avocat, il ne bouge pas? Si mais... la sécurité algérienne a conseillé à Sensal d'en changer et que le prochain ne soit pas... juif. Antisémites les généraux? C'est clair non? Voilà donc le cas de la république bananière sans bananes. Venons maintenant au cas du Royaume du Maroc. Un Algérien qu'on présente comme homme politique, ancien candidat à la présidentielle, né en France dont il a la nationalité (il y aurait renoncé pour pouvoir candidater à la présidentielle), est allé à Marrakech pour dire que la Koutoubia, la mosquée la plus célèbre du pays, a été construite par un Algérien. On retrouve la même histoire qu'avec le caftan, le zellige, le tagine, le couscous... L'Algérien veut vivre la vie du Marocain. Ce n'est pas tout, le nommé Rachid Neggaz a présenté l'affaire du Sahara comme une colonisation et proposé que le territoire soit mis sous double souveraineté, du Maroc et de l'Algérie. On retrouve les rêves des dirigeants algérois, d'avoir enfin, un accès à l'océan atlantique. Donc la Kutoubia c'est un Algérien qui l'a construite, l'Algérie doit avoir la main sur les provinces du Sud du Maroc. C'est clair? C'est clair. Bien sûr de telles déclarations n'allaient pas passer inaperçues d'autant plus que le concerné a tout posté en direct sur les réseaux sociaux. C'est énervant en effet. Toutefois, les autorités marocaines ont traité la question selon la loi et selon les droits de l'homme. Le gas a été interpellé, questionné puis relâché en attendant son expulsion. Tout ce qu'il y a de légal. On ne peut pas accepter sur le territoire des ennemis qui font la propagande des généraux algériens, les vrais détenteurs du pouvoir. C'est tout à fait légitime. Les autorités marocaines doivent bien connaître ce youtubeur. Il avait déjà, par le passé, visité Tanger dont il avait fait l'éloge et critiqué son propre pays du temps où il se présentait comme opposant. Maintenant, il y a autre chose. Selon l'opposant exilé en France Hichem Abboud, ce sont les services de sécurité algériens qui ont planifié cette sortie marrakchie de Neggaz. Il assure que c'est une source crédible au sein de ces services qui lui avait révélé l'affaire. Ceux qui suivent Hichem Aboud savent qu'il ne raconte jamais d'histoires et que ses informations sont solides. On peut donc le croire. L'opposant, comme d'autres, explique que le régime algérien voulait piéger le Maroc en créant une affaire semblable à celle de Boualem Sensal. Leur calcul est d'une simplicité de niveau biginning, comme disent les anglais. Le Maroc arrêterait l'individu, le mettrait en prison ce qui lui attirerait les foudres de la communauté internationale, principalement la France. La mentalité des dirigeants algériens est la même que celle de leurs compatriotes délinquants en France. Chaque fois que l'un d'eux est pris, il déclare qu'il est Marocain. Mais bien sûr, comme les Marocains veillent bien, on finit par savoir qui il est vraiment. La délinquance est un mode de gouvernance en Algérie. On est bien forcé de le croire.