Les récentes précipitations ont eu un impact positif sur l'ensemble du secteur agricole, apportant un soulagement tant attendu après une période de sécheresse marquée. Pour les agriculteurs, ces précipitations ont fait naître un vent d'espoir, notamment dans les régions où l'eau se faisait rare et menaçait les cultures. Les barrages et les nappes phréatiques, longtemps à des niveaux préoccupants, ont ainsi bénéficié d'une recharge bienvenue. Un soulagement face au stress hydrique Pour Rachid Hassouni, agroéconomiste: « Ces pluies sont une véritable bénédiction pour le secteur agricole marocain. Elles apportent un soulagement face au stress hydrique qui menaçait non seulement les cultures, mais aussi les vergers et les troupeaux. » Si l'impact est largement positif, il varie cependant en fonction des régions et des types de cultures. Dans certaines zones, comme la Gharb, où les semis ont été réalisés tardivement, ces pluies permettent un certain rattrapage, bien que les pertes demeurent considérables pour les grandes cultures comme les céréales. Dans d'autres zones par contre, l'impact ne sera pas aussi significatif que prévu, notamment pour les céréales, car de nombreux champs ont été malheureusement perdus. Des bénéfices pour les cultures printanières L'expert note également que pour des cultures printanières telles que le maïs, le tournesol, le pois chiche, et d'autres légumineuses, ces précipitations se révèlent particulièrement bénéfiques, assurant une récolte optimale. Les conditions climatiques améliorées ont également des effets positifs sur les cultures légumières, en augmentant la biomasse et en réduisant temporairement la dépendance à l'irrigation. Hassouni ajoute que « ces pluies contribueront également à soulager la pression sur les nappes phréatiques, ce qui est particulièrement important pour les cultures irriguées. » L'impact est également ressenti au niveau de l'arboriculture, avec une nette amélioration des perspectives pour les producteurs d'agrumes et d'olives. Ces arbres, notamment les oliviers, entrent en période de sortie de dormance, et l'humidité apportée par ces pluies favorise leur développement. Hassouni précise que cette recharge hydrique « aura un effet bénéfique sur la production d'olives cette saison, qui s'annonce bien meilleure que celle de l'an dernier, marquée par une forte baisse en raison du manque de pluie. » L'élevage, de son côté, profite également de ces conditions améliorées, avec une augmentation de la disponibilité de l'eau pour les pâturages et les besoins alimentaires des animaux. En outre, les pluies abondantes permettent une meilleure gestion des coûts de production des aliments pour le bétail. Des pertes mais aussi un avenir prometteur Toutefois, même si la situation s'améliore, les pertes sont réelles. « De nombreuses cultures de céréales, qui dépendent fortement des pluies, ont été irrémédiablement endommagées. Malgré cela, ces précipitations, combinées à la recharge des sols en eau, permettront de nourrir les sols pour l'année à venir », fait savoir l'expert ajoutant que « le cumul de ces pluies devrait en effet contribuer à constituer des réserves importantes dans les sols, ce qui aura des effets bénéfiques sur les prochaines récoltes ». Rachid Hassouni reste convaincu que bien que certaines zones aient subi des pertes, les récentes pluies ont été un facteur déterminant pour la régénération du secteur agricole marocain. Elles permettent d'augmenter les superficies cultivées et de réduire les coûts d'irrigation, offrant ainsi de nouvelles perspectives pour les agriculteurs et les éleveurs du pays. Pour lui, « la saison agricole a été partiellement sauvée ».