Modèle régional en matière de gestion des risques routiers, le Maroc accueille cette 4ème Conférence Ministérielle Mondiale sur la Sécurité Routière dans l'ambition de promouvoir des solutions innovantes ainsi qu'une coopération renforcée à l'échelle internationale dans ce domaine. Routes assassines A l'origine de drames humains, les accidents de la route représentent également un enjeu économique majeur. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ils coûtent environ 3 % du PIB mondial par an, notamment dans les pays à revenu faible et intermédiaire, qui concentrent 90 % des décès malgré un parc automobile limité à 60 % du total mondial. En Afrique, le taux de mortalité routière peut atteindre jusqu'à 19 décès pour 100 000 habitants, soit près de trois fois plus qu'en Europe. « Des disparités régionales qui s'expliquent par les infrastructures inadaptées, le non-respect des réglementations et un manque de ressources dédiées à la prévention et à l'éducation constituent autant de défis à relever pour réduire ces inégalités », note un communiqué de l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA). Le cas du Maroc NARSA rappelle les grandes avancées réalisées par le Maroc dans le domaine de la sécurité routière grâce notamment à une stratégie intégrée alliant investissements dans les infrastructures modernisées, les réglementations renforcées et les campagnes de sensibilisation d'envergure. « Hôte de cette 4e édition, le Maroc se distingue par ses efforts, en phase avec les objectifs de la Deuxième Décennie d'Action pour la Sécurité Routière (2021-2030). Des efforts qui ont déjà contribué à faire baisser significativement le nombre d'accidents mortels », souligne la même source. Cette 4ème conférence mondiale a été par ailleurs l'occasion pour le Royaume de partager ses bonnes pratiques, misant notamment sur la coopération Sud-Sud pour mutualiser les ressources et les savoir-faire. Une coopération qui a pour principal objectif le renforcement la sécurité routière et la réduction des accidents de la route qui demeurent la première cause de mortalité chez les jeunes de 5 à 29 ans. « Cette conférence vise à placer la sécurité routière au sommet des priorités politiques mondiales », note NARSA dans son communiqué. Mobilité sécurisée Dans cette même lignée, les travaux de cette rencontre se focalisent sur la concrétisation des engagements pour faire de la mobilité un moteur de progrès, libéré du danger. « La sécurité routière est une priorité pour les populations, la planète et la prospérité. Elle constitue le socle des opportunités individuelles et du développement durable à l'échelle mondiale. La Déclaration de Marrakech appelle à un changement radical dans les efforts visant à réduire les décès sur les routes et à garantir une mobilité sûre et durable pour tous. Aucun décès sur la route n'est acceptable ni nécessaire, et nous devons redoubler d'efforts pour appliquer des solutions éprouvées », déclare Abdessamad Kayouh, Ministre du Transport et de la Logistique. De son côté Dr Etienne Krug, Directeur du département des déterminants sociaux de la santé à l'OMS estime que « Les décès sur la route sont évitables, et rendre les routes sûres pour tous est à notre portée. Nous savons ce qu'il faut faire, et cette conférence constitue un appel clair à une action urgente. Les dirigeants prennent de nouveaux engagements et avancent des mesures pour sauver davantage de vies, mais beaucoup reste encore à faire ». Prenant part à cet évènement, l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, Jean Todt, a insisté sur l'impérieuse nécessité de pallier au plus urgent : "Nous sommes confrontés à des défis majeurs d'ici 2030, et nous devons travailler ensemble pour prendre des mesures urgentes afin de réduire l'escalade des accidents de la route. Nous devons tous moins parler et nous concentrer davantage sur des actions concrètes." Solutions La conférence de Marrakech proposera des solutions concrètes face aux défis de la sécurité routière. Au centre des débats, les politiques publiques et la gouvernance constituent les thématiques centrales avec une attention particulière pour la coordination interministérielle et la mise en place de cadres législatifs efficaces. L'innovation technologique jouera également un rôle clé, en explorant le potentiel des véhicules autonomes, de l'intelligence artificielle et des données massives pour prévenir les accidents et améliorer la sécurité sur les routes. Au cœur du débat également, la mobilité durable et inclusive et le développement des transports sécurisés et accessibles à tous. Ceci sans oublier la sensibilisation et l'éducation qui sont au cœur des discussions, avec des initiatives visant à changer durablement les comportements grâce à des campagnes de communication adaptées et l'intégration de la sécurité routière dans les programmes scolaires.