Adel El Fakir arrive à la tête de l'ONDA sous un vent favorable. Les chiffres qu'il a annoncés lors de la présentation, ce mardi 18 février, de la stratégie 2025-2030 de cet Office en sont la preuve. En comparaison avec 2023, l'ONDA a enregistré en 2024 une croissance de +21 % des passagers (soit un total de 32,7 millions), avec une hausse marquée des passagers internationaux (+20 %, soit 29,2 millions) et domestiques (+30 %, soit 3,5 millions). Les mouvements aéroportuaires se sont eux aussi intensifiés, avec dune hause de 16 %, tandis que le trafic de survol a enregistré une progression de +11 %. Cette accélération est particulièrement visible dans certains aéroports clés. Rabat affiche une hausse spectaculaire de +44 % - ce qui justifie le chantier déjà lancé d'un nouvel aéroport - suivi d'Agadir (+36 %), Marrakech (+34 %) et Tanger (+25 %). Ces performances montrent l'urgence pour le Maroc d'adapter ses infrastructures aéroportuaires à cette fulgurante montée en charge. Par ailleurs, en toute logique, si le Royaume veut doter sa compagnie nationale de 200 avions d'ici 2037 au lieu des 52 actuels, il devra aussi prévoir les infrastructures nécessaires pour ce vaste élargissement. CAP sur 2030 La co-organisation par le Maroc de la Coupe du Monde FIFA 2030 pourrait être le catalyseur de l'accélération de la transformation attendue de l'ONDA. Surtout qu'Adel Fakir signale un risque de saturation, dès 2027, dans plusieurs aéroports, notamment Casablanca, Marrakech et Agadir. Pour passer vite à l'action, des financements colossaux sont nécessaires. Les bailleurs de fonds, notamment moyen-orientaux, manifestent un intérêt croissant pour les grands projets au Maroc. Or, le statut juridique actuel de l'établissement public qu'est l'ONDA les décourage. Sa transformation, rapide, en SA s'impose. C'est ce qu'a confirmé Adel El Fakir en réponse à une question sur le sujet de L'Observateur du Maroc. Le directeur général de l'ONDA souligne que cette transformation est un prérequis pour assurer le financement de la stratégie 2025-2030. Déjà annoncé en 2023 mais resté en suspens, ce changement juridique devient aujourd'hui indispensable. 2030, c'est dans moins de 5 ans.