Ambitionnant de transformer le secteur de l'enseignement supérieur, le projet en gestation fait écho aux critiques de la Cour des Comptes. Cette institution avait pointé du doigt l'absence de stratégie claire dans le secteur. En réponse, le gouvernement met en place un cadre rigoureux pour harmoniser les établissements publics et privés, tout en garantissant la qualité de l'enseignement. Un ensemble de cahiers des charges pédagogiques nationaux a déjà été validé, et des réformes majeures sont en cours, affectant notamment les cycles de licences et de doctorats. Les critères de création des établissements seront revus de fond en comble. La recherche scientifique occupera une place centrale dans ce processus. Par ailleurs, le gouvernement prévoit d'élargir les compétences de l'Agence nationale d'évaluation et de garantie de la qualité de l'enseignement supérieur afin de renforcer le contrôle et l'accompagnement des institutions. Des réformes très attendues Afin de renforcer la régulation du secteur de l'enseignement supérieur privé, plusieurs réformes législatives sont en cours d'élaboration. Celles-ci visent à revoir les procédures d'accréditation et de reconnaissance des diplômes, à encadrer les frais d'inscription ainsi que les services proposés par les établissements privés, et à imposer des contributions financières de la part de ces derniers pour soutenir des initiatives sociales, comme l'accès gratuit à l'éducation pour les familles vulnérables. Par ailleurs, une plateforme numérique a été lancée pour centraliser les demandes d'autorisation et de reconnaissance, tout en permettant un suivi plus rigoureux des étudiants. Cette transformation numérique s'accompagne de sanctions sévères pour les établissements ne respectant pas les normes en vigueur, avec déjà plusieurs licences retirées. Cohérence public-privé Le gouvernement mise sur une meilleure complémentarité entre les établissements publics et privés, dans le but de créer une offre d'enseignement plus cohérente et adaptée aux besoins du marché. Avec ce schéma directeur, le Maroc entend redéfinir son modèle éducatif pour faire face aux défis futurs et garantir une formation de qualité, accessible et en phase avec les réalités économiques et sociales du pays.