« Depuis son lancement, le succès de la Filière M ne cesse de croître. Actuellement, elle représente près de 70 % des ventes de fruits et légumes dans nos magasins », déclare à l'Observateur du Maroc et d'Afrique, Ayoub Azami, PDG de Marjane Holding, lors d'une rencontre organisée par Marjane Group et l'Agence de Développement Agricole (ADA), en marge du SIAM 2024. Mohamed Bendidi, DGA du groupe en charge du marché BtoB, a également annoncé des chiffres significatifs, avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 298 MDH pour le programme en 2023. En ce qui concerne les ambitions, le PDG de Marjane Holding révèle que la filière vise à atteindre un chiffre d'affaires de 354 MDH en 2024. « Nous avons pour objectif de renforcer nos capacités actuelles en collaboration avec nos ingénieurs agricoles, afin de maîtriser pleinement la chaîne d'approvisionnement, du contrôle à la traçabilité, avec la plus grande précision possible », explique-t-il, ajoutant que l'expansion de ce programme est l'objectif principal. « Nous avons l'intention de développer ce programme de manière saisonnière, mais également de l'étendre à une plus grande échelle. À l'heure actuelle, nous identifions certaines catégories où notre présence pourrait être améliorée, telles que le poisson et la volaille, sur lesquelles nous avons déjà commencé à travailler mais où des efforts supplémentaires sont nécessaires », fait-il savoir. Concernant l'impact du changement climatique sur la filière, Azami souligne que la volonté centrale du programme Filière M est de prendre en charge les aspects environnementaux, en particulier l'accès à l'eau. « Nous mettons en œuvre cette ambition avec le soutien de nos agronomes, en cherchant à minimiser notre utilisation d'eau et à réaliser des économies dans ce domaine. Nous sommes fiers de pouvoir cultiver nos produits avec seulement la moitié de l'eau nécessaire pour une production conventionnelle », explique-t-il. Il ajoute que « malgré les défis posés par les changements climatiques, le groupe s'efforce de contrôler au mieux ces paramètres pour promouvoir les critères de durabilité au sein de la filière ». Alliances productives. Le projet avance La rencontre a également été l'occasion de mettre en lumière les progrès réalisés dans le cadre des alliances productives, un projet lancé par l'Agence pour le Développement Agricole (ADA) avec la Banque Mondiale dans le cadre du développement des chaînes de valeur agroalimentaire, pour faciliter la commercialisation des produits agricoles, en particulier pour les petits agriculteurs et producteurs. Un an après la signature d'une convention sur ce sujet avec le groupe Marjane, le directeur général de l'ADA, El Mahdi Arrifi, a dressé un bilan. Il a noté que l'ADA compte actuellement 16 alliances productives, couvrant une large gamme de produits du terroir et de légumineuses, entre autres. Sur ce total, 13 alliances ont été formées avec Marjane. Concrètement, une alliance productive constitue un partenariat tripartite entre des producteurs, un acheteur et l'Etat. Ce dernier accompagne les producteurs et les coopératives pour les mettre à niveau, afin qu'ils puissent répondre aux exigences précises de l'acheteur, qui fournit un cahier des charges détaillé. Selon El Mahdi Arrifi, Marjane a accordé des avantages significatifs aux producteurs de la filière M grâce à ces alliances productives. Cela leur permet de commercialiser plus aisément sur les surfaces de Marjane, entraînant des impacts positifs notables tels que l'augmentation du revenu des agriculteurs et l'amélioration de leurs conditions de vie. Il souligne que le partenariat avec Marjane Holding ne se limite pas à ce projet. Il fait référence notamment à une convention pour la commercialisation des produits de terroir des coopératives, en place depuis 12 ans et ayant généré d'importants résultats. « Actuellement, on compte exactement 158 coopératives qui vendent sur les surfaces de Marjane, avec un chiffre d'affaires annuel d'au moins 30 millions de dirhams au profit de ces coopératives », conclut-il.