Aventurière dans l'âme, Nawal Sfendla se lance en 2019 le défi risqué de gravir les sept plus hautes montagnes du monde. Ce projet fou de Seven Summits Challenge et le rêve de gravir l'Everest en 2024, l'ont poussée à mettre sa carrière de communicante entre parenthèses en 2016, pour préparer son physique et commencer à forger son corps et son esprit aux conditions extrêmes de l'alpinisme en très haute altitude. En 2023, Nawal Sfendla est la première marocaine à gravir le Mont Manaslu au Népal. En septembre 2023, l'alpiniste marocaine réussit à gravir le mont Manaslu, qui culmine à 8 163 mètres d'altitude dans la chaîne de l'Himalaya, au Népal. Alors qu'elle avait déjà commencé ce long périple, elle apprend qu'un séisme venait de ravager le pays, mais décide de se battre à sa façon, loin de ses proches, pour concrétiser son rêve. Chaque ascension est pour elle « un triomphe sur toutes les portes qui se sont fermées et la concrétisation de ses efforts ». Au-delà de toute limite... La jeune femme a toujours été sportive et adepte de course à pied. Elle a régulièrement participé à des marathons internationaux au Maroc, notamment celui de Casablanca et de Marrakech. Pour elle, c'était comme « une sorte d'échappatoire ». En juin 2019, elle suit la proposition d'un ami, Nacer Ibn Abdeljalil, premier Marocain à avoir atteint le sommet de l'Everest, de monter le plus haut sommet d'Afrique du Nord, le Toubkal, qui culmine à 4 167 mètres d'altitude. Une expérience qu'elle n'est pas prête d'oublier. « Je ne m'étais jamais autant dépassée, confie-t-elle. Ce sommet est difficile car sur la phase finale, on passe d'un coup à 1000 mètres de dénivelé, ce qui entraîne de la nausée et de la somnolence, d'autant plus de nuit. Et puis c'était ma première expérience. Mais le soutien de mon groupe m'a poussée à me dépasser ». Nawal Sfendla hissant le drapeau marocain au Mont Manaslu au Népal. Par la suite, elle se lance dans un nouveau périple et décide de gravir le Kilimandjaro (5.895 m), en Tanzanie. « C'est tout de même le toit de l'Afrique, et c'est mon continent, se rappelle-t-elle. Si je réussis, j'attaque le challenge des sept sommets. » Pendant le confinement, elle est la première à gravir les neuf plus hauts sommets marocains de plus de 4 000 mètres d'altitude en cinq à six jours. L'alpiniste ne s'arrête pas là, elle réussit à gravir le sommet de l'Aconcagua (6.962 m) en Argentine, de l'Elbruz (5.642 m) en Russie, et du Denali (6.190 m) en Alaska. Selon elle, chacune de ces ascensions a demandé une détermination sans faille et un incroyable courage pour affronter des conditions extrêmes et des altitudes vertigineuses. Plus ambitieuse et déterminée que jamais, elle prend la direction du Népal en 2022 pour se préparer à son prochain défi majeur : « l'Everest, le toit du monde », prévu pour 2024. La météo capricieuse à l'époque l'oblige à annuler son expédition à 7.300 mètres sur les glaciers du Manaslu, un sommet culminant à 8.163 mètres. Une déception, mais pas un échec pour cette alpiniste intrépide. De retour au Maroc, elle intensifie ses entraînements, tant sur le plan physique que mental. Elle décide de retenter sa chance au Manaslu en 2023, un sommet qui n'avait jamais été gravi par un Marocain. Du 5 septembre au 23 septembre 2023, Nawal gravit le véritable sommet du Manaslu, accomplissant un exploit historique. À 7h28, le samedi 23 septembre 2023, elle hisse fièrement le drapeau marocain au sommet et devient la première femme marocaine à avoir atteint une telle altitude. Un succès qu'elle dédie aux victimes du séisme qui a secoué le Maroc pendant son ascension et auxquelles elle rend hommage, a-t-elle précisé. Une source d'inspiration pour les jeunes générations Bien plus qu'une conquérante de sommets, Nawal Sfendla est devenue une source d'inspiration pour tous ceux et celles qui rêvent de repousser leurs limites physiques ou professionnelles. Sa détermination et son dévouement en font un exemple à suivre, une exploratrice contemporaine qui trace son chemin dans les hauteurs du monde, tout en gardant un profond attachement à sa patrie, le Maroc. Lorsqu'on lui demande ce que la montagne lui inspire, elle répond que « l'alpinisme et la montagne sont pour elle, une aventure sportive et humaine ... une aventure qui nous aide à gérer l'échec. « Pour moi, l'échec est positif, dit-elle dans ses interviews à la presse. J'ai des réponses quoi qu'il arrive, que je réussisse ou que j'échoue. Même dans les périodes de désillusion, j'ai beaucoup souffert mais énormément appris, sur mes limites, mais aussi l'adversité, les fausses promesses parfois ». Aujourd'hui, l'alpiniste se prépare aujourd'hui à gravir l'Everest en 2024. Il lui reste trois sommets avant de terminer son Seven Summits Challenge.