Dans les œuvres de cet artiste autodidacte, on reconnaît à la fois une certaine filiation aux portraits photographiques en pied des grands maîtres du genre, comme Malick Sidibé, Seydou Keïta ou Michel Kameni, ainsi qu'une forme de célébration décomplexée du dandysme, cristallisée par le phénomène de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes). Dans ce sens, l'écrivain Olivier Rachet note dans le texte du catalogue d'exposition que « les couleurs chatoyantes, parfois flashy, auxquelles recourt Moustapha Baidi Oumarou ne dépareraient pas dans un manuel de sapologie », ajoutant que les portraits peints par l'artiste sont majoritairement entourés par une végétation luxuriante, indique la galerie dans un communiqué. Selon Rachet, « la nature, luxuriante, envahit souvent l'espace du tableau. Sauvage, indomptée à l'image de la soif de vivre qui semble animer chacun des personnages, cette végétation s'offre à nous dans toute sa dimension féérique et édénique. Elle peut faire corps avec les personnages, tout comme elle sait se faire plus discrète ». Moustapha Baidi Oumarou est né en 1997 à Maroua, au Cameroun. Ses œuvres ont fait l'objet de plusieurs expositions personnelles et collectives à travers le monde et ont intégré de prestigieuses collections, dont celles de la Fondation Blachère (France), de la Collection Chris Moser (Autriche), et de la Fondation Gandur (Suisse).