«L'esprit consensuel» évoqué dans le dernier communiqué du Bureau politique sortant du PAM, signé par Abdellatif Ouahbi, se confirme dans les travaux du 5e congrès que tient le parti depuis hier, vendredi 9 février jusqu'à dimanche à Bouznika. Sans surprise, Ouahbi se retire du secrétariat général sans prétendre à un second mandat. Comme pour passer le flambeau, parmi tous ses «camarades» du part c'est uniquement la présidente sortante du Conseil national du PAM qu'il a nommément remerciée lors de son allocution prononcée à l'ouverture du congrès. Il s'est adressé à elle en ces termes : «ma chère consœur et amie, la leader Fatima-Zahra Mansouri». Ce nom revient avec insistance, dans les bruits des couloirs, aux côtés de celui de Mehdi Bensaid dans la perspective d'une nouvelle direction que Leila Benali comme d'autres membres du parti ont annoncée collégiale au volant du tracteur. Devant 3500 congressistes (chiffre du comité d'organisation), et en présence du président du RNI, Aziz Akhannouch, du secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka et d'autres dirigeants d'autres formations politiques et syndicale, Abdellatif Ouahbi a prévenu les Pamistes du risque d'enlisement «dans des débats stériles promus sur les réseaux sociaux par certains, adoptant un langage médiocre et évasif, qui refusent d'exprimer clairement leurs positions». Pour lui, le pays pâtit davantage de «l'absence quasi-totale d'un débat politique et intellectuel démocratique» sur les projets et programmes du gouvernement, que «de la sécheresse ou encore de la série d'événements soudains tels que la guerre ukraino-russe ou les tremblements de terre d'Al Haouz et de Taroudant. C'est delà que découle, aux yeux de Ouahbdi, «un vide préoccupant». Vide qui est comblé, selon lui, par «un discours populiste creux véhiculé sur les réseaux sociaux, dénué dans son ensemble de toute dimension politique et intellectuelle, qui vise à critiquer la politique gouvernementale de manière frivole, populiste, voire agressive». Le secrétaire général du PAM affirme que les tenants de ce discours s'engagent parfois dans des règlements de compte futiles en cherchant également à tirer profit des absurdités diffusées sur YouTube et des frivolités de TikTok. «Ce discours exploite regrettablement les émotions de certains individus peu avertis», regrette-t-il. En parlant de' ce qu'il appelle le «fléau de l'oubli», Abdellatif Ouahbi montre clairement sa cible. Cette pique est encore plus explicite : «Les décideurs d'hier ont tendance à oublier tout ce qu'ils ont causé ou bien ce qu'ils n'ont pas accompli depuis leurs positions décisionnelles, et aujourd'hui ils transforment ces faits en critiques contre nous, se plaçant eux-mêmes en juges et parties». En rendant son tablier, Ouahbi s'est adressé à Aziz Akhannouch en sa qualité de chef du gouvernement pour réaffirmer la «pleine détermination» du PAM à poursuivre son engagement moral et politique au sein de la majorité. «Nous réitérons avec force notre engagement inébranlable aux côtés de notre précieux allié, ce grand parti, le Parti de l'Istiqlal, piloté par notre estimé ami Nizar BARAKA. Notre objectif est de consolider notre engagement moral et politique au sein de la majorité, travaillant main dans la main pour garantir la réussite de l'expérience gouvernementale en cours», a-t-il insisté. À la fin de son allocution, Abdellatif Ouahbi s'est excusé auprès des militants du PAM «pour tout éventuel manquement» de sa part. Le poste de secrétaire général du parti du Tracteur est désormais vacant. Le, la ou les successeurs de Ouahbi seront connus ce samedi soir.