Visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour la "déportation" d'enfants ukrainiens, Vladimir Poutine réservait jusque-là ses déplacements à ses plus proches alliés. Arrivé mercredi en visite de travail aux Emirats arabes unis, il s'est rendu à l'imposant palais présidentiel émirati à Abou Dhabi, afin de s'entretenir avec son homologue, Mohammed ben Zayed al-Nahyane. "Grâce à votre position, nos relations ont atteint un niveau sans précédent", a souligné Vladimir Poutine, au début de sa rencontre avec Mohammed ben Zayed al-Nahyane, en saluant les Emirats arabes unis comme "le principal partenaire commercial de la Russie dans le monde arabe" et évoquant des "projets dans le secteur du gaz et du pétrole". Le dirigeant russe a dit qu'il parlerait à son homologue de la situation "dans les zones chaudes", citant le conflit israélo-palestinien mais aussi "la crise en Ukraine". La présidence russe avait également indiqué que les dirigeants parleraient de la réduction de la production de pétrole dans le cadre de l'Opep , une alliance de pays exportateurs de pétrole et de partenaires, dont la Russie est membre. Vladimir Poutine s'est rendu ensuite en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane, avant de repartir, toujours selon le Kremlin. Les deux dirigeants ont discuté investissements, mais aussi de "leur coopération dans le secteur de l'énergie", garante d'une "situation stable et prévisible" sur le marché international, estime le Kremlin. Là encore, le conflit entre Israël et les Palestiniens sera a été à l'ordre du jour, et notamment les "façons de promouvoir la désescalade", d'après la présidence russe. Vladimir Poutine, traité en paria par les Occidentaux, était absent des dernières grandes rencontres internationales: le sommet du G20 en Inde en septembre et celui des BRICS en Afrique du Sud en août. Officiellement, le président dit éviter ces réunions pour ne pas "causer de problème" aux organisateurs. Reste que le mandat d'arrêt de la CPI entrave ses déplacements, car il pourrait théoriquement être arrêté s'il se rend dans un pays membre. Pas de risque d'interpellation lors de son voyage au Moyen-Orient, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite n'ayant pas ratifié le statut de Rome, traité fondateur de la CPI.