C'est quoi ce remue-ménage? Jusqu'à samedi dernier 300 Ivoiriens et Maliens ont été rapatriés en plus d'une cinquantaine de Guinéens. Ils échappent ainsi à ce que plusieurs témoins ont décrit comme "un déferlement de haine" depuis les fameuses... et fumeuses, déclarations du président tunisien. Et qu'avait dit le président? Un énormité Le 21 février, Kais Saied a affirmé que la présence de "hordes" d'immigrés clandestins provenant d'Afrique subsaharienne était source de "violence et de crimes" et relevait d'une "entreprise criminelle" visant à "changer la composition démographique" du pays. Avait-il raison? Non selon les ONG Des ONG ont qualifié ce discours de "raciste et haineux", surtout que juste après, des ressortissants d'Afrique subsaharienne ont subi des agressions et sont allés se réfugier dans leurs ambassades. On parle d'agressions physiques dont des migrants ont témoigné auprès d'ONG. Ils affirment avoir été pourchassés et détroussés par de véritables "milices". L'Union africaine a pour sa part condamné les propos du président et les réseaux sociaux l'ont copieusement critiqué et parfois insulté. Est-ce vraiment un danger pour la Tunisie? Non. On recense 21.000 Subsahariens. Certes certains sont en situation irrégulière, mais ils ne sont pas des criminels. Pourtant la police en a arrêté des dizaines suite à des contrôles au faciès. Ça a chauffé pour le gouvernement! Et comment! La présidence, le gouvernement et le ministère des Affaires étrangères ont voulu éteindre le feu. Ils ont donc pris des "mesures pour améliorer la situation des étrangers en Tunisie et faciliter les procédures" de régularisation. Oui mais ils vont faire quoi au juste? Trois mesures 1. « Délivrer des cartes de séjour d'un an aux étudiants ressortissants de pays frères africains pour faciliter leur séjour et leur permettre de renouveler périodiquement leurs documents ». Remarquez l'emploi du mot « frère »!, ça vibre hein! 2. « Prolonger les attestations de résidence de trois à six mois", pour des personnes venant de nombreux pays subsahariens comme la Côte d'Ivoire qui bénéficient d'une exemption de visa de trois mois à l'entrée en Tunisie. 3. « Faciliter les opérations de retour volontaire dans un cadre organisé et en coordination avec leurs missions diplomatique". Incident clos alors? Pas si vite! La colère est à son comble en Afrique où on continue à tirer sur le président tunisien, accusé de racisme et comparé aux nazis qui voulaient, eux aussi, purifier leur race. Ce n'est pas seulement un problème politique entre la Tunisie et quelques pays du continent, c'est devenu un problème social, culturel, de civilisation.