Quelque 300 Maliens et Ivoiriens ont été rapatriés, samedi de la Tunisie, suite à la multiplication d'agressions et de l'hostilité à l'encontre de la communauté subsaharienne sur fond d'un discours officiel qualifié de « raciste ». « Les 145 migrants ivoiriens rapatriés font partie d'un total de 1100 candidats au retour », précise l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en Tunisie, Ibrahim Sy Savané, cité par les médias. Le Mali a également affrété un avion pour rapatrier 150 personnes, en soutien à ses ressortissants visés par des actes racistes, au même titre que la Guinée qui a assuré, mercredi, le rapatriement d'une cinquantaine de migrants parmi ses ressortissants en Tunisie. Le discours du Président Kais Saied, dénoncé par des ONG eu égard à son contenu « raciste et haineux », a provoqué un tollé en Tunisie, qui a vu une recrudescence des agressions visant les migrants subsahariens y compris ceux en situation régulière. Bon nombre des 21.000 ressortissants d'Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail et leur logement, rapportent les médias. L'Association des étudiants étrangers (AESAT) a documenté l'agression, le 26 février, de « quatre étudiantes ivoiriennes à la sortie de leur foyer universitaire » et d' »une étudiante gabonaise devant son domicile ». Face à cette situation critique, l'AESAT avait donné comme consigne aux étudiants subsahariens « de rester chez eux » et de ne plus « aller en cours ». Lors du dernier Conseil national de sécurité, Saied a affirmé que la présence en Tunisie de « hordes » d'immigrés clandestins provenant d'Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d'une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays. Réagissant à une large campagne d'incitation contre la communauté subsaharienne, une vingtaine d'associations et organisations tunisiennes et internationales actives en Tunisie ont dénoncé, récemment, les violations des droits de l'Homme dont sont victimes les migrants originaires d'Afrique subsaharienne en Tunisie.