Pas question pour Mario Draghi de partir maintenant alors que l'Italie a une affaire en cours qu'il faut absolument régler. C'est une question de temps. La démission peut donner lieu à des élections anticipées qui ne peuvent pas être organisées immédiatement. Il faudra aussi attendre la constitution d'une coalition, bref, l'Italie en aura pour six mois au moins. Si tout va bien. Comme tous les pays, l'Italie est confrontée au problème de l'approvisionnement en gaz. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a compliqué la vie des Européens qui importent beaucoup de gaz russe. Pour l'Italie, il était urgent de trouver une autre source. Justement, l'Algérie est en crise avec l'Espagne, à qui elle fournissait du gaz, à cause de la position du gouvernement espagnol en faveur du Maroc concernant la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud. Les Algériens n'en reviennent toujours pas, Il faut les écouter s'insurger conte les décisions de leurs gouvernants, sur les réseaux sociaux. Donc il y a une opportunité à saisir. D'autant plus facile que l'Algérie voudrait montrer à l'Espagne ce qu'elle était capable de faire. Alors, on comprend bien pourquoi le président italien a refusé la démission du Premier ministre. Nécessité absolue de boucler l'affaire du gaz algérien. Et l'Algérie n'attendait rien d'autre. Chose promise, chose due. Lundi 18 juillet, Mario Draghi s'est rendu à Alger, mercredi 20, il jette le tablier. Sergio Matarella pouvait accepter la démission la main sur le coeur. Ouf, il était temps. Les Italiens peuvent remercier leur Premier ministre et plutôt deux fois qu'une puisqu'il a obtenu des prix en dessous de ceux du marché. Des contrats ont été signés. 4 milliards de m3 supplémentaires, plus deux autres d'ici la fin de 2022. Déjà, depuis le début de l'année, l'Italie a reçu 13,9 milliards de m3. On parle d'une augmentation de 113 % par rapport au volume prévu avant le nouvel accord. Enorme. Grazie molto! Comment a-t-il pu réaliser une telle performance? Facile. Il a juste exploité la grosse faille du pouvoir algérien, le Polisario. Ainsi, les Algériens ont encore une fois la preuve que leurs dirigeants ne pensent pas à leurs intérêts et que ceux des mercenaires priment sur le reste. Tout le monde le dit, cette affaire du Polisario va coûter la peau des...yeux aux Algériens.