Le système de paiement mobile qui a révolutionné le monde des affaires et le secteur bancaire en Afrique subsaharienne est attendu en Europe. En effet, Vodafone vise la diffusion de ce service au-delà des marchés émergents. Et pour cause ! L'opérateur britannique des télécoms vient d'acquérir une licence de monnaie électronique pour exploiter des services financiers en Europe, et lancer le système M-Pesa (qui signifie l'argent mobile en swahili) en Roumanie comme une première étape avec des possibilités de développement et d'expansion dans d'autres pays. Le système M-Pesa est tellement populaire dans certaines parties de l'Afrique qu'il est presque devenu une monnaie virtuelle, offrant un moyen de paiement sécurisé pour les personnes non-bancarisées. Vodafone cible une population de 7 millions de Roumains qui effectuent leurs transactions en espèces. Michael Joseph, directeur du paiement mobile chez Vodafone, a indiqué que leur activité se focalisera surtout sur l'Europe centrale et orientale. « Il y a un ou deux pays que nous ciblons l'année prochaine. Mais ils ne sont probablement pas en Europe occidentale », a-t-il affirmé. Et d'ajouter que les pays ayant une forte population immigrée comme l'Italie, par exemple, sont des marchés potentiels. À la fi n de 2012, un peu plus d'un an après le lancement de sa plate-forme de crédits et d'épargne sur le système M-Pesa, M-Shwari, l'opérateur kenyan de Vodafone, a viré 270 millions de dollars. Au Kenya, où le M-Pesa a été lancé en 2007, un tiers de l'économie, évaluée à 44 milliards de dollars, aurait circulé à travers le système. Les transactions ont été effectuées par 79.000 agents à l'échelle nationale. Et le système a été étendu en Tanzanie, en Egypte, au Lesotho et au Mozambique. Plus d'un million de clients ont adhéré à ce service en Inde. M-Pesa n'est pas une monnaie numérique mais plutôt un moyen d'échanger de l'argent déjà détenu sur des comptes via téléphonie mobile. M-Pesa comptait environ 16,8 millions de clients actifs à la fi n de l'année dernière, générant environ 900 millions d'euros en transactions par mois ❚