Presque toutes les compagnies pétrolières majeures ont quitté la Russie, suite aux sanctions occidentales imposées après la guerre en Ukraine. BP, Shell, Exxon, Equinor et Eni, n'ont pas hésité à cesser leurs activités. La seule compagnie qui est restée est française et c'est Total Energies. Son PDG Patrick Pouyanné estime qu'en restant en Russie, il n'est aucunement en contradiction avec les décisions du gouvernement de son pays. « J'ai discuté avec les plus hautes autorités de mon pays et ils ne nous poussent pas à quitter la Russie », dit-il, selon le site Novethic, assurant que son groupe s'est engagé à ne pas apporter « plus de capital à de nouveaux projets en Russie ». Le groupe est très présent en Russie où il est associé soit avec l'Etat russe (9,9% de Gazprom) soit avec des oligarques comme Guennadi Timtchenko (19,4% de Novatek). La Russie représente 30 % de la production de gaz et 40 % de ses réserves gazières mondiales de Total Energies. En plus, le groupe possède des parts dans un champ pétrolier aux côtés de Zarubezhneft dont le président du Conseil d'administration figure sur la liste des personnalités russes sanctionnées en 2014, suite donc à l'annexion de la Crimée par Moscou. Selon l'économiste Maxime Combes, cité par Novetik, abandonner la Russie "reviendrait à grever une part extrêmement conséquente des réserves prouvées du groupe, ainsi que de ses revenus futurs ». Evidemment, les marchés financiers ne laisseraient pas passer un tel changement d'actif sans réagir. D'où le grand danger pour le pétrolier français. Business d'abord. Le 15 mars dernier Patrick Pouyanné, intervenait lors d'une table ronde à la Sorbonne sur... l'Europe verte. Des militants l'ont interrompu avec des slogans plutôt durs pour le groupe et pour la France: "Guerre en Ukraine, Total complice »; "Total en Russie, honte en France ».