Prévu les 17 et 18 février à Bruxelles, le Sommet de l'Union Européenne (UE) et de l'Union Africaine (UA) pourrait être perturbé par des tentatives, malintentionnées, d'instrumentalisation politique par l'Algérie. Cherchant à saboter cet évènement où le Maroc fera figure de modèle à suivre, le régime algérien veut y faire glisser sa marionnette Brahim Ghali. Dès que les premiers bruits ont couru sur une éventuelle participation du chef du Polisario, les parlementaires marocains ont saisi leurs homologues européens, rappelant l'objectif même du Sommet. Celui d'aller dans la réalisation commune, d'une manière pragmatique, de projets de co-développement dans un esprit constructif. Les députés barrent ainsi la route aux perturbateurs Tengo una pregunta para ti: ¿no tienes ningún problema en admitir en suelo europeo a un criminal de guerra como Brahim Ghali aunque haya matado a sangre fría a pescadores españoles? ¡Estoy asombrado! ¡Las vidas españolas son tan baratas para ti! https://t.co/wmmkBYY2il — Nouaama Malainine (@TindufCamps) February 16, 2022 De même, plus de 850 ONGs sahraouies actives dans le domaine des droits de l'Homme et de développement durable ont crié au scandale. Condamnant l'idée même de voir celui que ces associations désignent par «criminel» participer au sommet, elles attirent par la même occasion l'attention des responsables européens sur la situation inhumaine dont souffrent les populations sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf. Dans une lettre adressée à la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell et à la Présidente du parlement européen, Roberta Metsola, ces ONGs expriment leur étonnement et leur rejet de la participation au sommet UE-UA «d'un homme et d'une organisation responsables de graves violations des droits de l'Homme et de détournements de l'aide européenne». «Pour nous, c'est incompréhensible et hautement condamnable», s'insurgent les 852 ONGs qui ont signé la lettre-pétition adressée aux trois hauts responsables européens. Les ONGs sahraouies ont saisi l'occasion de cette lettre-pétition pour tirer, à nouveau, la sonnette d'alarme sur les crimes commis à Tindouf, au sud de l'Algérie. «Nous sommes inquiets car nos proches séquestrés dans les camps de Tindouf sont exposés à un risque énorme, enfermés dans des camps militarisés dépourvus de structures sanitaires et d'espaces leur permettant de jouir de leurs droits fondamentaux», soulignent-elles. Les ONGs ont ainsi fait part de leur profonde inquiétude concernant le sort des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, précisant que ces populations vivent dans une situation de «violation constante» du droit international par le pays hôte, l'Algérie, qui fait fi des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés. L'Algérie refuse de procéder au recensement et à l'enregistrement des réfugiés pour qu'ils bénéficient des droits fondamentaux inhérents à leur statut en vertu des articles 17 à 24 de la Convention onusienne, notamment le droit de choisir son propre domicile, de voyager et de travailler, poursuivent les signataires de la lettre-pétition. Pire encore, les Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf font l'objet d'abus réguliers par les dirigeants du Polisario, s'indignent les auteurs de la lettre-pétition, ajoutant que ces victimes osent revendiquer leur liberté d'expression, elles font l'objet de torture et d'oppression, comme l'atteste le dernier rapport du «Groupe de Travail sur la détention arbitraire» (GTDA-ONU). «De tels rapports ne sont malheureusement que la dernière reconnaissance officielle que les autorités algériennes et les milices du polisario s'adonnent, dans les camps de Tindouf, à la détention arbitraire et à l'usage de la force», s'insurgent les 852 ONGs sahraouies, qui ont appelé les dirigeants de l'UE à veiller à ce que le pays hôte, l'Algérie, assume sa responsabilité envers les réfugiés installés sur son territoire. Les signataires de la lettre-pétition se sont élevés, aussi, contre le détournement continu de l'aide de l'UE par l'Algérie et la milice du Polisario. «Malgré maintes condamnations, l'aide de l'UE continue malheureusement d'être détournée pour financer ce groupe armé (Polisario) au lieu d'améliorer la vie de la population dans les camps», soulignent-elles. Les ONGs sahraouies rappellent dans leur pétition que l'Office européen de lutte antifraude de la Commission européenne avait dénoncé en 2015 les détournements montés au créneau «frauduleux et systématiques» des aides humanitaires et des fonds européens.