Reza Alidadi, directeur adjoint des affaires techniques de l'organisme de radiodiffusion de la République islamique d'Iran - qui détient le monopole de tous les services de radiodiffusion en Iran - a déclaré à la télévision d'Etat que les Moudjahidines du peuple d'Iran, basés en Albanie, étaient à l'origine de ce piratage "extrêmement complexe" et qu'une enquête était en cours. "En raison de la clôture des systèmes informatiques de diffusion", la possibilité d'une attaque de pirates informatiques est très faible, a rapporté l'agence de presse Mehr. "Il est possible qu'un code malveillant se soit introduit dans ces systèmes par l'intermédiaire d'un agent humain", a déclaré l'agence de presse citant un "expert informé", évoquant la possibilité d'un "agent humain" dans l'attaque. Dans un rapport d'analyse de l'attaque , l'agence de presse Tasnim, proche du corps des gardiens de la révolution islamique, a également écrit que la possibilité d'une "infiltration d'éléments humains" devait être envisagée et a demandé que l'enquête nécessaire soit menée à cet égard. L'agence de presse semi-officielle iranienne Fars avait auparavant publié une capture d'écran de l'incident sur le site de la plateforme de diffusion publique Telewebion, montrant des images de Maryam et Massoud Radjavi, les dirigeants en exil de l'OMPI, l'organisation des Moudjahidines du peuple, les ennemies jurés du régime iranien. Pendant le piratage, un homme scandant "Salutations à Radjavi, mort à Khamenei" a également été entendu sur diverses stations de radio. Simultanément à la diffusion de ce slogan, des images de parties du discours de Massoud Radjavi ont également été diffusées. "Il semble que cela ait été fait par des partisans du MEK et des unités de résistance au sein des stations de radio et de télévision du régime" a déclaré à l'Associated Press Shahin Gobadi, un porte-parole du MEK basé à Paris. " En juin 1967, les Moudjahidines ont envahi la ville frontalière de Mehran (alors qu'ils étaient stationnés dans un camp en Irak) et ont scandé "Aujourd'hui Mehran, demain Téhéran". Moins de deux mois après avoir scandé ce slogan, ils l'ont mis en œuvre et sont entrés en Iran depuis la ville frontalière de Qasr Shirin en destination de Téhéran. Aujourd'hui, nos autorités s'étonnent de la façon dont les Moudjahidines sont arrivés à l'antenne de radio et de télévision ! Si les Moudjahidines arrivent demain à la "résidence de Khamenei", accuserez-vous encore l'action "extrêmement complexe" ? écrit le journal d'état Bartarintitre Cette organisation est interdite en Iran depuis des décennies parce qu'elle a longtemps milité pour le renversement de la république islamique. L'organisation a participé à la révolution de 1979 qui a balayé la monarchie iranienne, mais s'est ensuite brouillée avec le premier guide suprême du pays, l'ayatollah Rudolph Khomeini. Le piratage de jeudi est intervenu quelques heures après que d'anciens hauts fonctionnaires des Nations unies et des lauréats du prix Nobel ont publié une lettre ouverte demandant à l'ONU d'ouvrir une enquête sur l'exécution massive de milliers de prisonniers politiques par les autorités iraniennes dans les années 1980, dont 90% étaient des membres de l'OMPI.