Dans une note sur la tendance globale du marché immobilier 2021, Bank Al-Maghrib (BAM) et l'Agence Nationale de la Conservation Foncière du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC) notent que l'indice des prix des actifs immobiliers a reculé de 5,5% au 3ème trimestre de 2021 et les transactions de 10,1%. Le repli des prix reflète des baisses de 6,3% pour les actifs résidentiels, de 3,7% pour les terrains et de 9,5% pour les biens à usage professionnel. Par ville, BAM et l'ANCFCC soulignent que les prix ont connu une baisse à Rabat, Casablanca et Tanger de 1,8%, 0,3% et 1,1% respectivement, tandis qu'à Marrakech, ils ont enregistré une hausse de 3,3%, comparativement au trimestre précédent. Selon l'expert et opérateur immobilier, Rachid Khayatey, le secteur immobilier bat de l'aile aujourd'hui. «Si les prix baissent aujourd'hui, c'est pour liquider les stocks. Les promoteurs sont obligés de faire des concessions et compresser de plus en plus leurs marges s'ils veulent survivre », explique le professionnel. Concernant le recul des transactions, il met l'accent sur la non reconduction des incitations fiscales au profit des acquéreurs depuis fin juin (fin du 2ème trimestre, notamment la réduction de 50% sur les droits d'enregistrement pour l'achat d'un bien résidentiel, dont le prix ne dépasse pas 4 millions Dhs, ou encore l'exonération totale de ces droits d'enregistrement pour l'acquisition d'un logement social. «Si les prix baissent aujourd'hui, c'est pour liquider les stocks. Les promoteurs sont obligés de faire des concessions et compresser de plus en plus leurs marges s'ils veulent survivre », Rachid Khayatey Flambée des prix des matériaux de construction. Parallèlement, le secteur fait face depuis quelques mois à une hausse importante des prix des matières premières. Khayatey parle d'une flambée variant entre 50% et 60% pour certains matériaux de construction et d'une pénurie pour d'autres comme le verre. « Voilà des mois que le secteur du bâtiment est victime de cette situation. Touchant de plein fouet les professionnels, cette crise devrait se répercuter inévitablement sur les particuliers. Mais les promoteurs ont choisi d'accuser seuls le coup » déplore l'expert qui alerte par ailleurs sur les projets de VEFA. «A cause de la pénurie de matériaux, les chantiers sont plus longs et plus chers. Pour le cas des projets en VEFA, le promoteur s'était engagé sur des prix de vente. Vu les cours actuels des matières premières, il a du mal à s'en sortir » insiste Khayatey. Un PLF indifférent... Aucune mesure n'est prévue dans le Projet de loi de finances 2022 pour amortir le choc économique lié à la crise du covid-19 et relancer l'activité. Une décision que regrettent les professionnels du secteur qui s'attendaient à des propositions permettant le renforcement du pouvoir d'achat des Marocains, et à des dispositifs incitant à passer à l'acte d'acquisition (crédits immobiliers sans intérêts, aides directes pour les primo-acquéreurs...). «Ces mesures auraient permis d'écouler les stocks qui se sont accumulés avec la crise sanitaire, de booster la demande et de relancer ce secteur qui passe par des moments très difficiles » conlut Khayatey