Ce garçon ne tient pas en place. Il gesticule à tout va et tant mieux pour ses foisonnantes élucubrations. Barry chante ce qu'il compose et sifflote ce qu'il aime chez les autres. Pas d'amalgame, le Casablancais pur jus qu'il est a toujours respecté cette conduite. Et lorsqu'il chante, il râle, dénonce, égratigne ou se moque. Son nouvel album, «Siba», s'ouvre sur un brouhaha d'hommages, une sorte de mise en place sur fond de «Panthère rose». Il passe le relais à un hymne au «Karian central», célèbre bidonville de Hay Mohammadi. Dénonciation des conditions de vie de ses habitants avant de donner une raclée intégrale aux corrompus et aux corrupteurs en des termes ouvertement crus. Police, justice et parlement en prennent pour leurs grades. La gent féminine n'est pas en reste, ni les situations et les (més) aventures propres au bus. Ceci pour la partie hip-hop de l'opus. Les huit titres soulignés fusion renferment des textes similaires avec des échappées musicales plus prononcées. Le reggae demeure la signature suprême de Barry avec une mention pour «La base», joli titre baigné dans une atmosphère judéo-andalouse salutaire. Le ska aussi est de la partie, à travers «L'barzata, l'kharbaka». Et bien évidemment, le clin d'il habituel aux Gnaouas. On citera aussi «Galou w'hid» sur lequel il invite Leïla El Berrak. Les autres featurings incluent Mobydick et Amine Snoop. Barry poursuit en somme son combat verbal en restant fidèle à ses penchants musicaux, notamment en fusion.