La commission d'information a été constituée sur demande du groupe parlementaire du PAM et y ont participé des députés de tous les partis politiques. Elle a été présidée par Abdellatif Ouahbi, SG du PAM. Le rapport qui a été achevé en avril 2021 livre une lecture de la situation actuelle des marocains partis en Syrie et en Irak, depuis 2011, pour rejoindre Daech et d'autres organisations jihadistes. Le rapport s'est aussi intéressé à la situation des femmes et des enfants bloqués sur place dans les campements, les prisons ou dans des endroits encore non identifiés. Les chiffres ne sont pas stables depuis la défaite de Daech et la perte d'une grande partie de son territoire. 1659 marocains ont rejoint Daech depuis 2011 Selon le rapport, parmi les combattants d'Irak et de Syrie, 1659 sont d'origine marocaine, dont 290 femmes et 628 mineurs. Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, donne des chiffres encore plus précis. Selon lui, 345 combattants sont rentrés au Maroc, où ils ont été poursuivis, en vertu de la législation nationale qui punit l'adhésion à un groupe terroriste. Sur ces combattants rentrés, 245 sont originaires de trois régions : Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès et Casablanca-Settat. Auparavant, les combattants marocains partaient seuls dans ces zones, tandis qu'avec l'organisation de l'Etat islamique, ils partaient en famille, avec femmes et enfants. Les combattants toujours présents Si beaucoup sont morts, il reste encore 250 combattants marocains emprisonnés, dont 232 en Syrie, 12 en Irak et 6 en Turquie. A cela s'ajoutent 138 femmes détenues dans des camps surveillés par des forces kurdes, et plus de 400 enfants mineurs. Le problème avec ces derniers, c'est que les autorités n'ont pu prouver la nationalité marocaine que de 153, car nés au Maroc. Pour le reste, ils sont soit nés en Irak, en Syrie ou dans des pays européens. Les risques du retour Le rapatriement des combattants comporte des risques sécuritaires à ne pas négliger. La formation Etat islamique a permis, en effet, à ces personnes de développer une expertise dans lemaniement des armes, la fabrication d'engins explosifs et la préparation des voitures piégées, en plus de leurs capacités en matière de propagande et de recrutement des terroristes. Concernant les enfants nés dans ces foyers, il est difficile de déterminer leur nationalité, la véritable identité de leurs parents ainsi que la relation qu'ils peuvent avoir avec les femmes qui les accompagnent. Le traitement des rapatriés nécessite un suivi psychologique afin de traiter les traumatismes subis et d'assurer la réussite de leur intégration dans la société. Dans ce sens, le ministre de l'Intérieur marocain, Abdelouafi Laftit, a suggéré l'idée de créer une « Agence nationale » avec les administrations et les institutions nationales afin de sortir ces groupes vulnérables de l'emprise des organisations criminelles, en commençant par identifier les personnes concernées et assurer leur nationalité marocaine ainsi que leur intégration sociale. Mais aussi en jugeant ceux qui ont été actifs dans ces groupes terroristes.