mission parlementaire d'information sur les Marocains bloqués en Syrie et en Irak a rendu, cette semaine, son rapport. Revenant sur les conditions de ces Marocains, dont des femmes et des enfants détenus dans des camps au nord de la Syrie, la mission présidée par le député Abdellatif Ouahbi a auditionné des ministres mais aussi des membres des familles revenant de ces zones de conflit. La mission a recommandé, dans son rapport final, de créer «une institution nationale pour traiter ce dossier, en coordination avec le gouvernement et la société civile active sur le terrain» et plusieurs instances du pays. Elle a appelé à la promulgation de lois cadres et de lois devant poser les jalons d'un cadre législatif afin de faire face aux problèmes particuliers et situations exceptionnelles dans lesquelles des enfants et des femmes marocains sont piégés. L'objectif étant de «faciliter leur retour rapide et leur intégration dans des conditions saines et un environnement familial et social». Ses membres ont recommandé aux autorités marocaines de «mettre en œuvre l'accord sur le transfert des personnes condamnées signé entre le Maroc et la Syrie en avril 2000» et de «développer l'aspect institutionnel lié à l'accompagnement et la réintégration» de ces personnes. Ils ont plaidé pour «la réhabilitation des institutions de protection sociale au Maroc afin de réserver un encadrement spécial et positif aux enfants de retour des foyers de tension en Syrie et en Irak». La mission a également recommandé la création d'un organe de coordination pour collecter des données de terrain et la création d'un comité de médiation entre les familles et les institutions de la société civile spécialisées dans l'insertion, pour faciliter les démarches et suivre la mise en œuvre des solutions. Selon les données du ministère des Affaires étrangères, suite à une audition de Nasser Bourita en janvier dernier, 1 654 Marocains se sont rendus dans ces zones de conflits et ont emmené ou ont été rejoints par 640 familles. Ils ont soit rejoint Daech (1 300), Al-Qaïda, le Front Al Nosra ou encore des organisations marginales, qui sont également considérées comme terroristes. 740 seraient morts, 350 seraient en vie et 269 seraient rentrés au Maroc, dont 241 ont été détenus. Quant aux femmes et aux enfants, le ministère de l'Intérieur a précisé, pour sa part, que 290 Marocaines et 628 mineurs se sont rendus dans lesdits zones. Auditionné en juin dernier, Abdelouafi Laftit a révélé que 250 combattants marocains seraient détenus en Syrie, 12 en Irak et 6 en Turquie. Il s'agit aussi de 138 femmes détenues dans des camps contrôlés par les forces kurdes, avec 400 mineurs, dont 153 seulement nés au Maroc. Le ministre de l'Intérieur a indiqué que la détérioration continue de la situation sécuritaire dans les zones où sont présents ces Marocains «empêche leur rapatriement».