A quelques jours de la date habituelle du lancement de l'opération Marhaba, toujours aucune information officielle par rapport à son maintien ou son annulation. Se tenant habituellement du 5 juin au 15 septembre, l'opération a été suspendue en 2020 à cause de la pandémie Covid-19 et la fermeture des frontières marocaines dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Pas de nouvelles Toujours sans nouvelles par rapport à cette année, des MRE ont lancé et largement partagé un hashtag appelant les autorités marocaines à ouvrir les frontières pour leur permettre de retrouver leurs proches au bout de deux ans d'éloignement. #Tous pour l'ouverture des frontières, investit les réseaux sociaux en soulevant les interrogations sur le déroulement du transit et sur un éventuel programme exceptionnel qui tient en compte la particularité de la situation sanitaire liée à la pandémie. Interrogée récemment au Parlement, la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger, Nezha El Ouafi, avait évoqué trois facteurs déterminants du sort de Marhaba 2021. En premier, vient l'évolution de la situation épidémiologique au Maroc et dans les pays d'accueil des Marocains résidant à l'étranger, ainsi que dans les pays de transit. La ministre évoque également l'ouverture des frontières maritimes, terrestres et aériennes du Maroc et des pays concernés par l'opération, notamment l'Espagne, la France et Italie. Et pour finir, la prédisposition de certains pays européens à coopérer pour l'organisation de cette opération, à leur tête l'Espagne. Une opération exceptionnelle Rappelons qu'en 2020, une opération exceptionnelle a été organisée au profit des MRE souhaitant rentrer au Maroc. Ainsi 45.000 MRE et plus de 22.000 véhicules ont pu traverser les frontières selon les données de la direction de la Marine marchande. Un transit effectué principalement via les ponts maritimes de Tanger Med et de Nador d'un côté et ceux de Sète (France), Gêne (Italie) et quelques ports espagnols, de l'autre. Des liaisons aériennes ont été également opérées entre septembre et décembre 2020. Un contrôle sanitaire spécial et strict a été appliqué pour accompagner cette opération exceptionnelle ( tests PCR négatif de moins de 48 heures, distanciation sociale, contrôle des cas à bord des bateaux, mesures hygiène...). Un scénario similaire serait envisageable pour cette année, selon les observateurs. De son côté le comité national pour l'opération de transit s'est réuni, en avril dernier, pour étudier les mesures et procédures liées à l'organisation et à la bonne marche de l'opération sur différents plans. Présidé par le ministère de l'Intérieur, le comité s'est penché sur les préparatifs en cours démontrant que les services étaient pleinement prêts à tous les scénarios possibles. Pour sa part, la Marine marchande, aurait préparé son plan de flotte en attendant le dispositif du ministère de la Santé en cas d'ouverture des frontières. Dispositif Dans un long post sur son mur facebook, Pr Azeddine Ibrahimi, directeur du Laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine de Rabat tente de répondre à la grande question : « Allons-nous garder nos frontière fermées à nos MRE ? ». Catégorique, le scientifique exprime son refus de maintenir les frontières fermées devant nos MRE. « Alors que l'Europe ouvre ses portes, nous refusons de ne pas rentabiliser nos grands sacrifices pour stabiliser la situation épidémique. Nous devons les traduire en une meilleure compétitivité économique, touristique et sociale », soutient Ibrahimi. Invitant les autorités marocaines à prendre exemple sur l'Europe, le scientifique évoque le certificat numérique Covid-19 qui permettra une meilleure liberté de mouvement à ses ressortissants. « Prenons exemple sur l'union européenne tout en adaptant ces mesures là au contexte marocain. Ca va nous permettre d'être sur la même longueur d'ondes que l'Europe et d'ouvrir le plutôt possible nos frontières à nos MRE mais aussi à nos touristes », argumente Ibrahimi, en mettant l'accent sur l'aspect salvateur de cette opération pour l'économie nationale. En termes pratiques, le scientifique conseille de prendre en considération si le visiteur a été vacciné contre le virus, avait effectué un test PCR en moins de 48 ou a déjà contracté Covid-19. « Quant à une éventuelle falsification de ces documents, si le Maroc procède à la numérisation du système de contrôle, on peut éviter toute tentative du genre. Et je pense que le Maroc et ses services administratifs en sont bien capables et ont déjà fait montre de grande maîtrise dans ces circonstances exceptionnelles », affirme IBrahimi. Ce dernier a d'ailleurs rejeté la possibilité d'une éventuelle quarantaine à l'arrivée au Maroc, «j'imagine mal un touriste ou un MRE qui vient pour se divertir ou retrouver les siens, enclin à se soumettre à une quarantaine pendant des jours. Une telle mesure mettra à mal notre compétitivité », conclut le professeur.