Aucune information officielle, à l'heure où nous mettons en ligne, n'a encore été communiquée s'agissant de l'opération "Marhaba" de l'année en cours. Si l'on ignore si le transit se fera normalement cette année ou dans le cadre d'un programme exceptionnel, quelques indiscrétions montrent néanmoins les grandes lignes des mesures susceptibles d'être appliquées et les facteurs qui détermineront l'organisation générale de l'opération. Les jours passent et l'attentisme concernant l'opération "Marhaba" persiste. A ce jour, aucune précision officielle du Gouvernement n'a été livrée, alors que l'opération se tient d'habitude entre le 5 juin et le 15 septembre. "Marhaba", faut-il le rappeler, a été suspendue en 2020 à cause de la pandémie de la Covid-19, laissant place à une opération exceptionnelle au profit des Marocains résidents à l'Etranger souhaitant retrouver leur pays, après plusieurs semaines de blocage provoqué par la fermeture des frontières, depuis début mars 2020. Qu'en-t-il alors de cette saison estivale ? Interrogée à ce propos, quelques semaines auparavant au Parlement, la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger, Nezha El Ouafi, avait énuméré trois facteurs qui détermineraient le sort de l'Opération "Marhaba" de 2021. Le premier dépend de l'évolution de la situation épidémiologique au Royaume et dans les pays d'accueil des MRE, ainsi que dans les pays de transit. S'agissant du Maroc, la situation sanitaire demeure "stable" selon les dernières analyses du Ministère de la Santé: un R0 inférieur à 1, et une campagne de vaccination qui a permis une baisse notable des cas critiques en réanimation (6,8% de taux d'occupation des lits en réanimation, au 17 mai). Par ailleurs, l'opération passe principalement par l'ouverture de toutes les frontières du Royaume (terrestres, maritimes, aériennes) et des pays concernés par l'opération, dont les plus importants sont: l'Espagne, la France et l'Italie. Enfin, la Ministre a souligné la nécessité de la prédisposition de certains pays européens à coopérer pour l'organisation de cette opération, notamment l'Espagne. En somme, aucune annonce officielle du sort de l'opération, mais tout laisse entendre qu'une opération exceptionnelle à l'instar de celle organisée l'an dernier serait envisageable. "Les intervenants ont exprimé leur disponibilité et leur pleine préparation à tous les scénarios possibles", avait assuré la Ministre, espérant parvenir à l'organisation d'une opération extraordinaire pour permettre le transit des citoyens marocains en provenance de l'étranger. L'option des voyages spéciaux avait permis en 2020 le retour de 45.000 Marocains et l'entrée de 22.000 véhicules à travers les liaisons maritimes reliant Tanger Med et Nador à Sète en France ainsi que Gênes en Italie. En temps normal, "Marhaba" organise le retour de quelque 3 millions de MRE chaque saison estivale. Un plan de flotte "prêt" depuis des semaines De l'autre côté de la frontière, des travaux d'aménagement des espaces de parking et des airs de repos ont été remarqués dans les alentours de la station portuaire d'Algésiras, fait savoir récemment la presse espagnole. L'Autorité portuaire de la baie d'Algésiras (APABA) a également lancé un appel d'offres pour la prestation de divers services et fournitures au cas où le transit international de voyageurs des pays du nord de l'Europe vers le Maroc serait activé entre les mois de juin et septembre. D'autres appels d'offres ont été également publiés pour l'installation de divers services en faveur des personnes transitaires. Du côté Marocain, les autorités demeurent en marche pour préparer l'opération. Ainsi, un plan de flotte semble "prêt" depuis quelques semaines, selon les informations fournies à 2m.ma. La Marine marchande a en effet préparé son plan en attendant le feu vert des autorités, dont la décision dépend de l'avis que devrait livrer le comité technique et scientifique chargé du suivi de la situation épidémiologique au Maroc. Vigilance mais souplesse Lundi, le comité technique et scientifique a tenu une réunion pour discuter de la possibilité d'alléger les mesures sanitaires en vigueur eu Maroc. Dans l'ensemble, les scientifiques de l'instance semblent en faveur d'un allégement des restrictions internes. Cependant, au sujet de l'accès au territoire national, le comité, certes, n'écarte pas la possibilité d'ouvrir les frontières aux MRE souhaitant rejoindre le Royaume, mais exige une certaine "vigilance" face à ce mouvement transitaire, nous confie une source autorisée au comité. L'ensemble des avis livrés lors de la réunion du lundi penchent vers la réalisation d'un test PCR dès l'entrée sur le territoire marocain, et un deuxième au bout du 10e jour. Un isolement sanitaire entre les deux prélèvements devra être obligatoire, selon la même source. Une deuxième réunion du même comité est prévue jeudi pour entériner ces propositions et des décisions officielles du gouvernement à la lumière de l'avis des scientifiques sont attendues dans la foulée. * Covid-19 : le comité technique et scientifique délibèrera jeudi sur l'allègement des mesures restrictives Aérien: un plan de réception déjà en vigueur Début mai, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) relevant du ministère du tourisme et du Transport aérien avait définit "les conditions d'accès au territoire national des ressortissants marocains bloqués à l'étranger" prenant effet à partir du samedi 8 mai. Un document qui fixe des mesures allant dans le même sens que les propositions du comité technique et scientifique. La procédure prévue dans la circulaire, exige des passagers concernés de se conformer au protocole sanitaire établi par les autorités marocaines, rester confiné dix jours à Casablanca dans l'un des hôtels figurant sur la liste proposée par les autorités : Hotêt Onomo (Nouaceur), Hôtel Atlas (Nouaceur), Hôtel Onomo (Bvd Massira-Anfa), Hôtel Ibis (Anfa-Casa port), Hôtel Ibis (Bvd Abdelmoumen-Anfa), Hôtel Delta Atlas (Anfa). Une réservation ne suffira pas s'agissant de l'hôtel, la circulaire exige une quittance de paiement. Les passagers doivent également présenter un test PCR négatif datant de moins de 48H avant l'embarquement et rester à la disposition des autorités pour la réalisation d'un deuxième test, prévu au 8e ou 9e jour de la quarantaine. Les voyageurs effectueront également un test antigénique rapide à l'arrivée. Les conditions précitées feront l'objet d'un engagement sur l'honneur signé par le voyageur en question. Quoi qu'il en soit, à la lumières des données épidémiologiques disponibles, un plan de transit sera "fort probablement" mis en application et la suspension de l'entrée des MRE cet été "n'est pas envisageable", selon une source bien informée, si l'on tient également compte de la situation sanitaire actuelle comparée à celle de 2020, où malgré le confinement et sans la campagne vaccination, le Maroc avait pourtant pu mettre en place un dispositif extraordinaire pour le retour de sa diaspora au pays.