« Les violences contre les Mozabites se poursuivent en toute impunité ». C'est l'intitulé de l'alerte que vient de lancer, depuis Paris, le Congrès mondial amazigh (CMA). « Depuis le début de l'année, la communauté Mozabite autochtone de la vallée du Mzab, particulièrement dans le région de Taghardayt (Ghardaya en arabe), subit de violentes agressions de la part de la communauté arabe Chaamba, avec la complicité des autorités policières algériennes », rappelle l'organisation dans un communiqué. Et d'ajouter : « Les affrontements ont fait jusqu'à présent 5 morts, le dernier date du 7 février dernier, et des centaines de blessés dont certains resteront handicapés à vie ». Le CMA rapporte aussi que des dizaines de maisons et de véhicules ont été saccagés ou incendiés, des tombes et des mausolées mozabites millénaires ont été profanés. « Ces actes d'une haute gravité motivés par la haine raciale ont été perpétrés sous les yeux de nombreux policiers qui n'interviennent que pour défendre la population arabe et pour tirer des bombes lacrymogènes sur les manifestants Mozabites. Et lorsque certains criminels sont arrêtés, la justice les libère aussitôt, encourageant ainsi la spirale de la violence. Alors que ces évènements dramatiques durent depuis plus d'une année, le gouvernement algérien n'a pris aucune mesure sérieuse susceptible d'arrêter les violences et de protéger efficacement les populations », regrette l'organisation. En réponse à ces actes, Le CMA exprime « sa plus vive indignation face au comportement du gouvernement algérien qui a laissé la situation pourrir puis dégénérer » et estime que les autorités algériennes endossent l'entière responsabilité de ces graves violences qui ont endeuillé des centaines de familles. Par ailleurs, le CMA alerte une nouvelle fois la communauté internationale sur le racisme de l'Etat algérien envers les Mozabites, communauté Amazighe et musulmane de rite Ibadite alors que l'Algérie officielle se définit comme « arabe » et « islamique de rite Malékite ». Le Congrès termine son communiqué par un appel qu'il lance aux Nations Unies « afin d'arrêter les crimes contre les civiles Mozabites de la vallée du Mzab, dans la mesure où le gouvernement algérien n'assure pas la protection des populations de cette région ». L'organisation souligne que la communauté internationale doit prendre ses responsabilités et accorder une attention soutenue aux graves atteintes aux droits humains en Algérie.