Ce ne sont pas 17 mais 16 corps qui ont été repêchés dans l'Atlantique par les forces brésiliennes et françaises à la recherche de l'Airbus d'Air France, a corrigé lundi 8 juin un porte-parole militaire brésilien. Le porte-parole, le capitaine de frégate Giucemar Tabosa, a expliqué que la frégate française Ventôse n'avait recueilli que sept corps et non huit. La Marine brésilienne a confirmé avoir repêché de son côté neuf corps. Les seize corps ont tous été transférés à bord de la frégate Constituiçao qui fait route vers l'archipel de Fernando de Noronha, à plus de 800 km du crash, où elle devait arriver mardi. Un expertise préliminaire des corps sera faite dans l'île avant leur transport par avion jusqu'à l'Institut médico-légal de Recife. Le porte-parole a réitéré que la priorité était de récupérer les corps des 228 personnes à bord du vol AF 447 Rio-Paris, qui s'est abîmé au milieu de l'Atlantique dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Dépressurisation Le colonel Henry Munhoz de l'armée de l'air brésilienne a annoncé dimanche soir à la presse que plusieurs parties présumées de la structure de l'Airbus 330 avaient été retrouvées dans la zone correspondant à la localisation du vol 447 au moment où l'appareil a envoyé une série de messages de pannes, dont des problèmes électriques et une dépressurisation de la cabine, avant de disparaître. Il n'a pas voulu préciser de quelles parties il s'agissait, indiquant que l'information ne serait communiquée qu'une fois qu'il serait établi qu'il s'agissait bien d'éléments de l'appareil. Jeudi, l'armée brésilienne avait annoncé avoir repêché de premiers débris de l'appareil, avant de se rétracter quelques heures plus tard, en précisant qu'il s'agissait en fait d'une simple palette en bois. 24 messages d'anomalie La récupération des débris devrait aider à l'enquête qui s'appuie pour l'instant sur les 24 messages d'anomalies ou de pannes émis automatiquement par l'avion. Ces messages ont été lancés dans les minutes qui ont précédé la destruction de l'appareil. Le BEA avait indiqué samedi avoir constaté des pannes de mesure de la vitesse sur des Airbus A330. Il avait ajouté que l'avionneur européen avait mis en place un programme de remplacement de ces instruments sur ces avions. Air France a indiqué samedi avoir accéléré un programme de remplacement de sondes anémométriques (Pitot) sur ses A330 et A340, "sans préjuger d'un lien" avec l'accident du vol AF447. Ce programme a été lancé le 27 avril, selon la compagnie. Depuis mai 2008, "des incidents de pertes d'information anémométrique en vol en croisière" sur des A340 et des A330 ont été constatés, a-t-elle révélé. Dès 1996 Selon le Journal du Dimanche, de tels problèmes avaient été identifiés sur l'A330 dès 1996. Un document daté de novembre 1996 indiquait que les paramètres mesurés par les sondes Pitot "pourraient être sévèrement dégradés même si le dégivrage de la sonde fonctionne correctement" lorsque l'avion se trouve dans "de puissants cumulo-nimbus", "particulièrement dans la zone de convergence intertropicale". Ce sont précisément les conditions qu'auraient rencontrées le vol AF447. Un nouveau type de sonde Pitot avait donc déjà été développé fin 1996, ajoute le JDD. Par ailleurs, des avocats britanniques cherchent à rapprocher l'accident du vol AF447 avec celui d'un avion de la compagnie australienne Qantas qui avait dû atterrir d'urgence en octobre dernier après une perte soudaine d'altitude.