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Avortement
Et si on le légalisait ?
Publié dans L'observateur du Maroc le 03 - 06 - 2009

Pourquoi devrait-on au juste légaliser l'avortement ? Tout bonnement parce que la réalité des chiffres donne froid dans le dos. 500 à 600 avortements sont pratiqués quotidiennement par des médecins contre 150 à 200 par des personnes non qualifiées, en toute illégalité et avec tous les risques que cela comporte pour la santé de la mère. Ces chiffres fournis par l'AMLAC (Association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin) reflètent d'autres réalités, celles de femmes voulant avoir le choix de donner la vie… dans d'heureuses circonstances.
Ni caprice, ni dépravation
En 2004, le pourcentage de grossesses non désirées au Maroc était de 30%. «Ces grossesses sont non désirées car issues de viols, d'incestes ou encore portées par des femmes trop jeunes, trop âgées, malades ou vivant dans des conditions précaires » explique Sakina Cherradi, gynécologue à Rabat. Toutes ces situations n'ont somme toute rien à voir avec des lubies de femmes délurées. Comment concevoir qu'une femme atteinte de troubles mentaux ou ayant peine à assurer sa propre subsistance soit à même d'élever un enfant et de lui garantir ses droits les plus basiques ? Malgré la fréquence de ces cas de figure, le législateur ne semble toujours pas se décider à les prendre en considération via une loi adéquate. Celle actuellement en vigueur permet de recourir à l'avortement uniquement lorsque la vie de la mère est en danger. Toute manœuvre ne coïncidant pas avec cette disposition est passible pour cette dernière d'une peine d'emprisonnement allant de 6 mois à 2 ans. Restrictif mais nullement dissuasif quand on est désespéré et pris dans l'étau social. En d'autres termes, cette loi ne sert à rien mis à part précipiter certaines dans les affres de la clandestinité et des complications médicales. Les témoignages en ce sens sont multiples et tragiques : plaies infectées, septicémie dues à l'usage de matériels souillés, insuffisances hépatiques suite à l'ingestion de produits abortifs prescrits entre deux portes par des guérisseurs fantoches, suicides. Le désespoir tue et l'absence de compromis législatif aussi. L'exemple tunisien en la matière reste sans conteste à applaudir, puisque le pays n'impose pas de condition à la pratique de l'IVG tant que celle-ci se fait dans les délais impartis (3 premiers mois) et sous assistance médicale. Au-delà de 3 mois l'interruption volontaire reste possible si «la santé de la mère ou son équilibre psychique risquent d'être compromis ou encore lorsque l'enfant à naître risque de souffrir d'une maladie ou d'une infirmité grave». Une ouverture intéressante dans la mesure où elle prévoit certains faits et considère la prise en charge par un établissement agréé comme prioritaire. Résultant : une sensible réduction des scénarios catastrophes.
Juste de la compassion
Avorter est un péché, un crime, une abomination… la liste est longue et la leçon bien ancrée dans la conscience collective. Cela dit, une mère célibataire acceptant par exemple de porter sa grossesse à terme ne trouve pas plus grâce aux yeux de son entourage que si elle avait entrepris de passer à l'acte. Outre ce cas d'espèce, laisser une grossesse se poursuivre quand on sait à travers divers examens que l'enfant viendra au monde atteint de lourdes malformations relève d'une rigidité inconscience. «La question de l'avortement touche plusieurs paramètres, dès lors il est difficile d'avoir une attitude tranchée. La religion et la loi l'interdisent, mais dans certaines situations c'est ce qui serait le mieux pour la mère comme pour l'enfant, et je ne parle pas seulement d'indication thérapeutique. Tôt ou tard, cette loi devra être assouplie et adaptée aux réalités sociales du pays» explique Nadia Medaa, sage-femme dans un hôpital à Casablanca. Cet assouplissement ne devrait pas être considéré comme une incitation à la débauche mais plutôt comme un moyen d'améliorer les conditions sanitaires, de diminuer la mortalité maternelle et d'inciter à plus de transparence. Concernant ce dernier argument, il est vrai qu'une légalisation réduirait à néant le vil commerce dont s'enrichissent de nombreux praticiens. Le coût d'une IVG (médicalisée) varie entre 1500 à 10 000 DH, des prix qui se justifient par les risques auxquels s'exposent les médecins mais aussi par la période dans laquelle est effectuée l'intervention. Bien entendu lorsque ces femmes ne disposent pas de tels moyens, elles essaient de s'arranger comme elles peuvent, et on ne sait que trop bien ce que cela veut dire. Une question demeure : quand est ce que l'on agit ?


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