Lors de l'ouverture d'un colloque organisé à l'occasion du 800ème anniversaire des relations maroco-britanniques, à Rabat, l'ambassadrice du Maroc à Londres, Lalla Joumala Alaoui, a souligné la « singularité » de la relation Maroc-Grande Bretagne. A travers cette relation, a-t-elle expliqué, « nous reconnaissons plusieurs similitudes entre nos cultures respectives, notamment notre attachement aux traditions et à la modernité, notre ouverture sur le monde extérieur, notre tolérance et nos identités multiculturelles ». « C'est aussi une relation d'admiration de nos différences respectives », a ajouté Lalla Joumala, notant que « ces différences n'ont jamais été une force de division, mais plutôt une source d'inspiration et de créativité, notamment pour nos artistes et intellectuels ». Rappelant « l'estime mutuelle qui nourrit depuis des siècles les relations entre les deux pays », l'ambassadrice a relevé que « le Maroc a toujours senti un attrait spécial pour la Grande Bretagne et une volonté de construire des liens étroits avec nos amis Britanniques ». Une volonté exprimée au plus haut niveau de l'Etat par le Roi Mohammed VI qui a trouvé un écho à tous les niveaux, dépassant le gouvernement pour englober les intellectuels, les artistes, les hommes d'affaires et les étudiants. Se disant « personnellement convaincue que l'avenir de la relation maroco-britannique ne pourra être que radieux », la diplomate a réitéré son « engagement ferme à accompagner tous les efforts visant à renforcer davantage le partenariat bilatéral ». En sa qualité également de présidente de la Moroccan-British society (MBS), qui organise ce colloque, en partenariat avec le British Council et l'Ambassade de la Grande Bretagne à Rabat, Lalla Joumala Alaoui a remercié l'ensemble des partenaires et intervenants pour « leur soutien passionné aux actions de préservation et de développement de l'alliance historique et durable entre les deux royaumes ». « Les contributions académiques pour comprendre cette relation exceptionnelle sont d'un intérêt inestimable, car elles servent non seulement à mettre en perspective les 800 ans d'échanges, mais nous encouragent à poser des questions pertinentes au sujet du devenir de notre relation », a-t-elle conclu. L'ambassadeur du Royaume Uni à Rabat, Clive Alderton a reconnu qu'il est difficile d'assimiler l'importance de ce pan entier de l'histoire qui s'étend du 13ème au 21ème siècles, tout en proposant de mettre en perspective l'ancienneté de cette relation qui a commencé par une expédition dépêchée par le Roi John d'Angleterre en l'an 1213 pour demander l'aide du sultan almohade Mohamed Al Nasser, contre une invasion de la France. Deux ans après cette expédition au Maroc, a-t-il rappelé, le Roi John sera amené à signer la « Magna Carta », un document historique qui a servi de référence à la déclaration universelle des droits de l'homme et aux Constitutions de plusieurs démocraties, dont celle des Etats-Unis. C. Alderton s'est dit « étonné » de constater que la motivation derrière la demande du Roi John en 1213 au sultan du Maroc n'est pas assez différente de son rôle contemporain de diplomate de son pays en poste à Rabat, « œuvrant au quotidien à la recherche de partenariats gagnants-gagnants et à la promotion de la sécurité et de la prospérité des deux peuples ». L'ambassadeur a, par ailleurs, souligné qu'il n'est pas fortuit que l'histoire des relations entre le Maroc et la Grande Bretagne soit souvent vue sous le prisme de leurs Souverains respectifs. « Le statut des deux pays comme deux des monarchies les plus anciennes dans le monde est la genèse de cette relation distinguée », a-t-il expliqué, relevant que « jusqu'à aujourd'hui, ce statut partagé, nous force à nous lier et à comprendre l'un l'autre ». « Il n'y a rien d'inhabituel à ce que le Maroc et la Grande Bretagne soient des partenaires clés », a-t-il encore dit, notant que les bienfaits de la relation entre les deux pays ne se limitent pas au plan bilatéral, mais s'étendent au niveau multilatéral, notamment au sein des Nations Unies où le Maroc a joué « un rôle distingué » en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, notamment au sujet des crises en Libye, au Mali et en Syrie.