Mohamed El Ouafa, Ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance PROPOS RECUEILLIS PAR FATIMA-ZOHRA JDILY ET MOHAMMED ZAINABI L'Observateur du Maroc. La Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie au Maroc (FNBPM) a brandi de nouveau la menace de l'augmentation des prix du pain. Quelle est votre réaction ? Mohamed El Ouafa. Tout d'abord, le gouvernement a appris cette décision à travers les médias. J'aimerais, à mon tour, dire à tous les secteurs concernés par la politique des prix de ce pays qu'ils doivent respecter les lois en vigueur. Ces lois organisent la relation de l'Etat avec ces professionnels et également les prix, le stockage, l'approvisionnement. Je tiens à reconfirmer que le gouvernement est ouvert au dialogue avec tous les professionnels, y compris les représentants des boulangers et pâtissiers afin de discuter de la situation de leur profession et des problèmes qu'ils rencontrent. Le gouvernement est décidé à soutenir tous les secteurs économiques et financiers de ce pays. La porte est ouverte aux concernés qui ont annoncé à travers la presse leur décision. Nous sommes prêts pour dialoguer et personne ne forcera la main du gouvernement. D'après la Fédération, la décision est prise. La semaine prochaine, le prix du pain augmentera. Comment comptezvous réagir? Je veillerai à ce que la loi soit respectée, notamment la loi sur le contrôle et le suivi des prix. Que feriez-vous si les boulangers augmentaient les prix malgré tout? La loi sur les prix, l'affichage des prix et la vente au public prévoit les sanctions appropriées dans ce genre de cas. Et donc, la loi sera tout simplement respectée. Le Maroc est un pays moderne qui est régi par des lois, et une fois encore, personne ne pourra forcer la main au gouvernement. Cette politique est bel et bien révolue dans notre pays. L'Observateur du Maroc. Quelles décisions ont été prises maintenant que vous vous êtes réuni avec la Fédération représentant les boulangers-pâtissiers ? Mohamed El Ouafa. Nous avons pris acte de l'ensemble des revendications des représentants de la FNBPM. Et nous avons décidé de mener une étude approfondie pour évaluer avec exactitude les coûts de production du pain ainsi que les contraintes réelles des professionnels. Sur cette base, nous prendrons les décisions nécessaires. Ce n'est pas pour autant que la menace pesant sur le prix du pain est levé. Les représentants de la Fédération que vous avez rencontrés n'écartent pas encore le recours à des augmentations, faute de contreparties concrètes. Il faut d'abord savoir que les membres de cette Fédération ne sont pas les seuls à vendre du pain sur le marché à travers le pays. Ils ne représentent donc pas toute la profession. En plus, de nombreux Marocains continuent de préparer leur pain chez eux ou dans les fours traditionnels. Il faut donc donner à ce dossier sa dimension réelle. En plus, au terme de notre réunion, les représentants dont vous parlez ont lu et approuvé le communiqué que nous avons aussitôt diffusé. Donc, que chacun prenne ses responsabilités. En tout cas, la menace sur les prix du « pain social », stabilisé depuis des années, n'est pas levée... Nous ne nous laisserons intimider par quiconque ! Personne ne peut prendre en otage le pays, parce qu'il y a tout de même des lois et des règles élémentaires à respecter. Je rappelle juste que, contrairement à ce que prétendent certains professionnels, un acquis majeur leur a été déjà accordé et ils l'ont caché, c'est celui de la diminution du poids légal de la miche et de la baguette du pain vendue chacune à 1, 20 DH et qui a été ramené à 160 g au lieu de 200. Donc qu'on nous laisse évaluer le contratprogramme liant l'Etat à la profession pour prendre des décisions sereines ! ❚