Grâce, enchantement, rêve éveillé, une danse d'exception. Shantala Shivalingappa exécute des solos d'une rare précision. Les mouvements chorégraphiques qui mettent en scène son frêle corps sont soulignés par un magnifique jeu de bras. Une gestuelle qui allie le kuchipudi, style traditionnel indien, et des formes plus contemporaines. La danseuse s'est frottée à Maurice Béjart et à Pina Bausch. Le résultat est à couper le souffle. Avec le concours de sa mère, professeur de danse comme elle au Béjart Ballet de Lausanne, elles ont imaginé un jour le Smarana (le souvenir en sanskrit), où Shantala est ravie de voyager entre le classique et le contemporain. Un équilibre dans l'espace et dans le temps. Un dialogue qui traduit les capacités sans frontières de cette artiste d'exception. Shantala est une boulimique mesurée. Elle danse comme elle respire certes, mais en usant de garde-fous qui font d'elle une danseuse intelligemment généraliste. Son secret réside dans sa curiosité. On la voit partout et avec tout le monde. Elle s'est même illustrée dans une pièce équestre de Zingaro, le célèbre spectacle de Bartabas. Sa lenteur gestuelle lui permet de découper avec nonchalance l'espace dans lequel elle évolue. Une intensité qui laisse coi. Des aptitudes qui dépassent l'entendement. Un grand moment d'évasion programmé samedi 30 mai au musée Batha à partir de 16 heures 30.