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La stratégie africaine du Maroc
Publié dans L'observateur du Maroc le 21 - 11 - 2013

Par HAIM MALKA, Directeur adjoint du programme Moyen-Orient et afrique du nord du centre des études stratégiques internationales (CSIS) de Washington.
La direction vers le Sud qu'a empruntée le Maroc a des racines très profondes. Depuis l'indépendance en 1956, le Maroc a joué un rôle important auprès des Etats africains à la fois à travers une collaboration bilatérale et des organisations internationales telles que l'Organisation des Nations Unies. Sa politique en Afrique a traditionnellement mis l'accent sur le renforcement de l'appui diplomatique à sa souveraineté sur le Sahara, qui a conduit à une série de programmes d'aide au développement, des accords commerciaux bilatéraux et une coopération diplomatique au sens plus large. Cette puissance douce adoptée par le Maroc est en effet plus efficace en Afrique occidentale, qui n'est pas géographiquement proche. Le Maroc y a également tissé des liens culturels forts dont le partage d'une langue avec les Etats francophones, une religion commune ainsi qu'une forte présence diplomatique, économique et commerciale. Ces liens ont été facilités et renforcés par des relations personnelles, des liaisons aériennes à travers la compagnie aérienne nationale marocaine, une présence bancaire solide, des politiques souples en matière de visas, ainsi que de nombreux accords commerciaux et tarifaires. Le Maroc a en effet signé des accords commerciaux avec plus de 15 Etats africains et un accord de libre-échange avec l'Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA). Aider le Maroc à développer son engagement stratégique en Afrique est en fin de compte plus bénéfique pour le Maroc et pour les Etats-Unis que de se concentrer sur le renforcement des relations commerciales bilatérales.
L'Afrique sub-saharienne est un marché qui a un énorme potentiel pour les produits et les services marocains. Bien que le continent ne représente que 3% de l'économie mondiale, il dispose d'une importante population. Et c'est un marché émergent attrayant qui devrait connaître une croissance spectaculaire au cours de la prochaine décennie. L'Economist Intelligence Unit (EIU) considère l'Afrique comme un continent doté « du plus grand potentiel d'investissement pour tous les marchés frontières ». Tandis que les industries minières et d'exploitation de ressources naturelles attirent le plus d'attention en Afrique subsaharienne, la demande de biens de consommation est en hausse en raison de la croissance d'une classe moyenne, en particulier dans les plus grandes économies africaines. Les domaines les plus prometteurs de croissance comprennent l'agriculture, les infrastructures, les services bancaires et les biens de consommation. Les exportations marocaines vers l'Afrique subsaharienne sont en pleine expansion, même si elles ne représentent encore que moins de 5% des exportations totales du Maroc. Entre 2000 et 2010, les exportations marocaines vers l'Afrique subsaharienne ont plus que triplé, passant de 248 millions de dollars à 849 millions de dollars (approchant les exportations marocaines vers les Etats-Unis, qui s'élèvent à environ 995 millions de dollars en 2011). Le secteur manufacturier au Maroc a cru au cours de la dernière décennie, passant de 5,9 milliards de dollars en 2002 à 14 milliards de dollars en 2011. Cependant, sa part en pourcentage du PIB a légèrement diminué en raison de la concurrence dans le secteur textile, baissant de 17 à 15% de l'économie marocaine.
Le défi du Maroc sera d'élargir sa base manufacturière en vue de produire des biens en dehors du secteur agricole qui peuvent rivaliser sur les marchés de l'Afrique subsaharienne. La tâche ne sera pas aisée, mais le Maroc jouit d'un avantage comparatif en Afrique de l'Ouest. D'une part, ses entreprises ont été moins sensibles aux risques que certaines entreprises européennes qui ont vendu d'importantes participations dans la région au cours des cinq dernières années. Cette tendance a été accélérée par des entreprises marocaines en phase de maturation, à la recherche d'une croissance et des marges plus importantes que ce qu'elles pouvaient réaliser sur le marché intérieur. Dans certains secteurs, la férocité de la concurrence intérieure a également forcé les entreprises à trouver de nouveaux débouchés. Les coûts de la main-d'oeuvre, et les structures de coûts sont également plus faibles qu'en Europe (mais généralement élevés pour la région), rendant leurs produits et services plus compétitifs que ceux des firmes européennes. De façon plus générale, les secteurs économiques avancés au Maroc complètent les secteurs en Afrique subsaharienne qui promettent une croissance et une demande plus fortes dans la prochaine décennie, surtout les secteurs agricole, pharmaceutique, et celui des services de télécommunications, etc. Les secteurs bancaire, pharmaceutique et des produits agricoles et fertilisants représentent des industries marocaines bien établies qui ont un potentiel de croissance important en Afrique sub-saharienne. Les banques marocaines ont ouvert la voie à l'établissement d'une présence économique du pays en Afrique subsaharienne.
Le secteur bancaire au Maroc a connu une série de réformes dans les années 1990 et connaît une grande évolution en matière de transparence et de professionnalisme. Aujourd'hui, trois banques marocaines sont classées parmi les dix premières banques en Afrique, avec plus de 90 milliards de dollars d'actifs. Les banques marocaines sont présentes dans 22 pays africains. L'expansion vers les banques africaines a été alimentée en partie par les acquisitions dont notamment celles des institutions financières européennes qui ont vendu des participations dans des banques africaines pendant la crise financière de 2008-2009. Les services bancaires et autres services tels que l'assurance joueront toujours un rôle important dans cette stratégie économique marocaine largement diversifiée. Le potentiel de croissance est énorme puisque quatre Africains sur cinq n'ont pas de comptes bancaires. Le secteur bancaire marocain avancé place le Maroc dans une position de force lui permettant de s'imposer en tant que hub bancaire et centre de services pour l'Afrique du Nord et de l'Ouest. Des entreprises multinationales telles que IBM considèrent déjà le Maroc comme un hub et une passerelle d'accès vers d'autres pays de l'Afrique francophone. La firme IBM gère des centres d'appels au Maroc et a récemment ouvert un Global Delivery Center à Casablanca visant à fournir des services de pointe dans toute la région.


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